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La mise en marché collective : s’unir pour le bien de tous

Il y a plus de 60 ans, les agriculteurs du Québec ont décidé d’organiser collectivement la mise en marché de leurs produits à la suite d’une situation de crise où ils étaient complètement dépendants des acheteurs. Au Québec, 90 % des produits agricoles mis en marché (valeur de 9,4 G$) ont bénéficié d’outils collectifs de mise en marché en 2020-2021. Parmi ceux-ci : l’information sur les marchés, la négociation avec les acheteurs, l’encadrement de la production, l’organisation du transport, la recherche et la promotion, etc. Leur mise en place est décidée collectivement par les producteurs et gérée par les groupes spécialisés de l’UPA. Cette approche, unique en Amérique du Nord, définit notre modèle agricole et constitue un maillon essentiel de notre autonomie alimentaire.

Pour rééquilibrer les forces du marché

Alors qu’avant 1956, les conditions de transport, de qualité, de classement, de prix et de paiement des produits agricoles étaient offertes selon des clauses établies de façon unilatérale par les acheteurs, la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche est promulguée et permet aux producteurs de se regrouper pour organiser collectivement les conditions de production et de mise en marché de leurs produits, notamment à travers l’établissement de plans conjoints.

L’objectif : développer la production et encadrer la vente des produits agricoles dans des conditions et selon des règles efficaces, au bénéfice des agriculteurs, mais aussi des consommateurs. C’est la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec qui veille au bon fonctionnement de cette Loi et au maintien des relations harmonieuses entre les divers intervenants.

Ce mécanisme est utile pour assurer à tous les producteurs agricoles des débouchés sur l’ensemble du Québec avec de bons maillages au sein de la chaîne alimentaire (production, transformation et conditionnement, distribution). La mise en marché collective constitue un levier important de l’économie du Québec.

Une formule souple et démocratique

La gestion démocratique est à la base de la mise en marché collective. Chaque groupe de producteurs peut utiliser les outils qui correspondent à sa réalité et décider démocratiquement des moyens et des règles à mettre en place. Par exemple, on peut choisir de regrouper l’offre de vente, établir des conditions de production (mode de production, normes de qualité et d’innocuité, etc.) ou de mise en marché (négociation des prix, transport, etc.). On peut aussi cibler des champs d’intervention plus précis, tels le financement de la recherche ou de la promotion, la diffusion de l’information sur les marchés, etc.

Certains secteurs de production sont pour leur part sous gestion de l’offre, mécanisme par lequel les producteurs ajustent leurs productions (en établissant des quotas de production) afin de répondre aux besoins du marché.

Les plans conjoints, c’est quoi au juste?

Les plans conjoints sont l’un des modèles de la mise en marché collective. Il s’agit pour les producteurs d’un même secteur de production de se doter d’outils à frais partagés, pour leur permettre de réaliser leurs actions collectivement. Les plans conjoints permettent, par exemple, de :

Il existe 16 plans conjoints agricoles et 4 dans le secteur de la pêche commerciale. Dans la sphère agricole, ils touchent les secteurs suivants :

Plans conjoints agricoles
  • Produits de l’érable
  • Bleuets du Saguenay–Lac-Saint-Jean
  • Bois (au niveau régional)
  • Bovins
  • Lait de chèvre
  • Grains
  • Lait
  • Lapins
  • Légumes de transformation
  • Œufs
  • Œufs d’incubation
  • Ovins
  • Pommes
  • Pommes de terre
  • Porcs
  • Volailles

Les impacts bien concrets des plans conjoints

Un des principaux avantages est de permettre une négociation d’égal à égal entre les producteurs et les acheteurs. Les agriculteurs regroupés deviennent un seul interlocuteur, une voix unique, qui peut négocier un juste prix pour ses produits et se sortir d’un rapport de dépendance économique où les règles du jeu sont dictées unilatéralement par les géants de la transformation et de la distribution.

Les retombées sont nombreuses et bénéficient également à l’ensemble de la société, incluant : les acheteurs corporatifs, les transformateurs, les distributeurs et les producteurs, de même que les consommateurs. Cette approche favorise une production locale d’aliments de qualité, à bon prix et diversifiée, en plus de favoriser l’économie régionale.

La gestion de l’offre : de quoi s’agit-il?

Certaines productions, soit les œufs, le lait et les volailles, ont également instauré un système de gestion de l’offre à l’échelle du Canada. Celui-ci vise à équilibrer l’offre et la demande et à assurer un prix juste et plus stable. Cela bénéficie à la fois aux consommateurs, qui paient un prix juste, et aux producteurs, qui obtiennent un revenu décent.

La gestion de l’offre repose sur 3 grands principes :

  • Gérer la production en fonction des besoins du marché, au moyen de quotas;
  • Assurer un revenu stable aux producteurs, en fonction du coût de production;
  • Gérer les importations, pour éviter que les produits étrangers inondent le marché.

Cette approche diffère de celle de certains pays, comme les États-Unis et les membres de l’Union européenne, qui établissent leurs politiques agricoles principalement selon une approche budgétaire. Ces pays interviennent par des paiements directs aux producteurs pour pallier les baisses de prix provoquées par les aléas des marchés.

On estime que 17 % des revenus du secteur agricole canadien proviennent de produits sous gestion de l’offre.

Des bénéfices pour tout le monde

En plus d’assurer une qualité et une disponibilité de produits pour les consommateurs et d’offrir un revenu décent aux producteurs, la mise en marché collective contribue au dynamisme et au rayonnement de notre industrie agroalimentaire.

C’est grâce à leur plan conjoint, adopté en 1989, que les producteurs acéricoles, par exemple, ont triplé leurs recettes ces 10 dernières années. Parmi les autres exemples de succès, on n’a qu’à penser aux fromages fins du Québec, au cidre de glace, au lait biologique ou au porc Nagano.

Autre bénéfice : le phénomène de concentration des entreprises observé en production laitière qui résulte de l’acquisition d’entreprises de petite ou moyenne taille par d’autres entreprises a été fortement limité au Québec, et cela s’explique notamment par la mise en marché collective.