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La consommation d’eau

L’eau constitue une ressource indispensable en agriculture. Elle est essentielle pour cultiver les plantes et abreuver les animaux. Même si au Québec on la retrouve en abondance, les producteurs l’utilisent avec diligence et dans le respect de nombreuses normes. Alors que les élevages sont souvent accusés d’en utiliser des quantités excessives, en réalité il en est tout autre, surtout lorsqu’on compare nos pratiques à celles des autres pays. Voyons les faits d’un peu plus près.

L’eau : trois nuances de bleu

Lorsque l’on calcule la consommation d’eau de nos productions d’élevage, trois types d’eau peuvent parfois être considérés :

  L’eau bleue : eau prélevée dans les cours d’eau de surface ou souterraine et non retournée au bassin versant. Par exemple : l’eau utilisée pour abreuver les animaux ou irriguer les cultures.

  L’eau verte : humidité du sol répondant aux besoins en eau des plantes, notamment les cultures fourragères et les pâturages, qui se renouvelle naturellement grâce aux précipitations.

  L’eau grise : eau usée faiblement polluée ayant été utilisée à des fins de nettoyage et contaminée par des savons et détergents. Cette eau peut être réutilisée pour certains usages ne nécessitant pas une eau potable.

Des chiffres qui font fausse route

Très souvent, l’élevage d’animaux est pointé du doigt pour son usage présumément excessif de l’eau. Pourquoi? Tout simplement, parce qu’on y comptabilise l’eau de pluie (eau verte), soit celle qui est naturellement tombée sur les champs en culture servant à nourrir les animaux de la ferme. Or, cette eau verte, qui tomberait avec ou sans élevage, compte pour 95 % dans le calcul de l’empreinte!

Une norme qui vient remettre les pendules à l’heure

Depuis 2014, la norme internationale ISO 14046 This link will open in a new window stipule que l’empreinte eau d’un produit devrait tenir compte uniquement de la consommation d’eau bleue, soit celle prélevée dans les eaux de surface ou souterraine. Pour sa part, l’eau des précipitations ou eau verte est présente, peu importe si l’on cultive ou non un terrain. De plus, selon cette norme, l’eau grise devrait également être exclue des calculs puisque le cas échéant, elle a déjà été comptabilisée lors du prélèvement de l’eau bleue.

Malgré cette nouvelle façon de faire, plusieurs données qui ne tiennent pas compte de ces éléments circulent encore dans les médias et présentent un portrait trompeur quant aux ressources nécessaires à l’élevage des animaux.

La réalité d’ici dans tout cela

Plusieurs analyses du cycle de vie ont permis de mesurer la consommation d’eau de l’élevage au Canada, dont les plus récentes basées sur la norme ISO 14046. Celles-ci offrent un portrait beaucoup plus nuancé de l’empreinte eau du secteur et nous positionne avantageusement par rapport à de nombreux autres pays. Ceci est encore plus vrai lorsqu’on sait qu’au Québec, les cultures destinées à nourrir les animaux ne sont aucunement irriguées, contrairement à ce qui se passe souvent ailleurs dans le monde. Ainsi, on peut dire de façon générale que notre secteur d’élevage nécessite moins d’eau.

Quatre productions qui font bonne figure

Il est difficile de comparer l’empreinte eau de différents produits compte tenu des diverses méthodologies utilisées à ce jour pour mesurer cet indicateur. Quoi qu’il en soit, l’analyse des données de quatre productions d’élevage au Québec permet de démontrer que chacune d’entre elles a diminué son empreinte eau au cours des dernières années.

Boeuf

Il faut entre 388 et 631 litres d’eau pour produire 1 kilogramme de bœuf. Cette quantité a diminué de 17 % entre 1981 et 2011. À titre de comparatif, la quantité d’eau nécessaire pour produire 1 kilogramme d’amandes est d’environ 3158 litres, puisqu’il s’agit d’une culture qui est majoritairement irriguée.

Lait

L’analyse de cycle de vie de la production laitière nous apprend que la production d’un kilogramme de lait nécessite 10,2 litres d’eau, soit l’équivalent 72 secondes sous la douche. Si l’on compare l’empreinte en eau d’autres pays producteurs de lait, le Québec obtient de bons résultats, avec 10,2 litres d’eau par kilogramme de lait. C’est beaucoup mieux que la Nouvelle Zélande (249,3 litres), les Pays-Bas (66,4 litres) ou encore l’Australie (14,1 litres).

Entre 2011 et 2016, la quantité d’eau requise pour la production d’un kilogramme de lait a diminué de 12,5 %. Cette performance serait principalement attribuable à l’augmentation de la production de lait par vache, ce qui réduit la quantité de ressources consommées par kilogramme de lait produit.

Poulet

Au Canada, il faut en moyenne 65 litres d’eau pour produire 1 kilogramme de poulet. Ce chiffre varie de 29 à 75 litres selon la province, puisque l’irrigation des cultures est plus importante dans les provinces de l’Ouest en raison de la proportion plus élevée en terres irriguées. La consommation d’eau nécessaire à la production d’un poulet a diminué de 45 % au cours des 40 dernières années.

Porc

Entre 2012 et 2016, le bilan eau a diminué de 1,7 % en 4 ans, passant de 68,6 à 67,5 litres d’eau consommée pour 1 kilogramme de porc. L’augmentation de la productivité générale du troupeau explique essentiellement l’amélioration de ces résultats.