Le 22 septembre, j’ai eu l’occasion de participer à une rencontre du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des communes concernant l’impact des tarifs douaniers.
Plusieurs autres organisations étaient présentes, soit l’Association canadienne des producteurs de canola, l’Association canadienne des bovins, le Conseil des viandes du Canada, le Conseil canadien du porc, le Conseil canadien du canola, Aliments et boissons Canada ainsi que Pulse Canada.
Les discussions ont permis d’aborder plusieurs volets de cet enjeu. De mon côté, j’ai indiqué que les tarifs américains ont peu d’impact (pour le moment) sur le secteur agricole canadien en raison de la conformité de nos produits à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). La situation est plus difficile pour le bois d’œuvre.
Le secteur forestier vit une guerre tarifaire constante avec les États-Unis depuis plus de 50 ans. En août, les droits antidumping et compensateurs sur le bois d’œuvre résineux sont passés de 14,40 % à 35,19 %, soit de loin le niveau le plus élevé depuis le début de cette dernière confrontation, en 2017. La situation pourrait même se dégrader, le président américain ayant ordonné une enquête sur toutes les importations de bois d’œuvre, incluant celles du Canada.
Malheureusement, le plan de 1,2 G$ visant à relancer l’économie forestière, annoncé en août dernier, ignore complètement nos producteurs forestiers. Ces derniers font donc les frais d’un conflit sur le bois d’œuvre qui n’a rien à voir avec eux (aux yeux des États-Unis, c’est la gestion des forêts publiques canadiennes qui est problématique), en plus de n’obtenir aucune aide. Cette double injustice doit être corrigée.
Du côté des tarifs chinois, j’ai indiqué aux parlementaires que la production de canola au Québec était beaucoup plus modeste que dans l’Ouest canadien. Cette céréale est toutefois une option intéressante pour des régions comme le Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’Abitibi-Témiscamingue et le Bas-Saint-Laurent, où le climat se prête moins à la production de maïs et de soya.
Les récoltes ont été profitables ces dernières années pour ces trois régions, qui dépendent en grande partie de la production céréalière. Beaucoup de producteurs ont toutefois mis de côté cette production cette année, en raison des tarifs. Les répercussions sur les revenus agricoles seront très certainement importantes.
En ce qui concerne la production porcine, les tarifs chinois ont un effet à la fois sur les producteurs et sur les transformateurs canadiens. La Chine est le troisième marché en importance pour le porc canadien. Il est donc très difficile à remplacer, d’où l’importance d’un soutien accru et de diversification.
Les tarifs imposés par la Chine sont en réaction aux tarifs douaniers canadiens sur les véhicules électriques chinois. Nos producteurs de porcs et de canola, un peu comme nos producteurs forestiers, sont donc les victimes collatérales d’un conflit commercial qui ne les concerne pas. Le Canada doit résorber cette situation, maintenir l’accès à la main-d’œuvre étrangère et tabler sur un plan d’action visant à soutenir la diversification et la croissance (toutes productions confondues, y compris la filière biologique).