Le 19 novembre dernier, le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, André Lamontagne, annonçait des mesures visant à accroître l’autonomie alimentaire. La région de l’Abitibi-Témiscamingue et les producteurs agricoles qui y habitent ont tout le potentiel pour en assurer le développement. J’imagine plusieurs fermes familiales avec des productions et des modèles variées sur le territoire. Divers marchés sont à combler du local au provincial et pourquoi pas à l’international, et les divers modèles doivent cohabiter pour répondre aux divers marchés. Les années 2020 et 2021 constituent un point tournant, une prise de conscience vers l’autonomie alimentaire. L’avenir doit redonner de la vitalité à la ruralité et à ces services.
Par exemple, le bœuf à l’herbe est un créneau qui a un potentiel immense en région. Certains sont restés très surpris lorsque la chaîne A&W a annoncé vouloir s’approvisionner uniquement de bœuf nourri à l’herbe. Les producteurs de bovins de la région sont nombreux à produire un animal nourri presque exclusivement à l’herbe. Ce bœuf pourrait représenter un créneau intéressant que certaines entreprises ont déjà exploité auparavant et que d’autres développent actuellement. Ce type de produit comme d’autres verrait un avantage certain à utiliser un abattoir régional.
Cet outil permettrait aux producteurs de toucher un meilleur revenu. C’est d’autant plus envisageable dans le contexte où le consommateur recherche de plus en plus des produits de niche qui respectent l’environnement. Les pâturages de nos différents élevages permettent de capter et de séquestrer du carbone.
On en parle depuis plus de 20 ans, mais il est de moins en moins utopique de croire que nous aurons finalement un abattoir régional à moyen terme. Tant qu’à y être, pourquoi ne pas développer un abattoir multi-espèces, ce qui permettrait, par exemple, à la production ovine de retrouver sa place sur les marchés ou l’émergence d’autres productions animales. Les préfets de l’Abitibi-Témiscamingue ont fait de ce projet une de leurs trois priorités au niveau économique, ce qui me rend très confiant de voir un jour ce projet se concrétiser.
Le projet d’abattoir serait l’un des outils à mettre en place si l’on veut accroître l’autonomie alimentaire. Il faut également que La Financière agricole du Québec joue un rôle accru; nous devons avoir accès à des programmes adaptés de gestion des risques, au financement et à des programmes de soutien à l’investissement; l’appui à la relève; l’accès à la main-d’œuvre; des mesures d’adaptation aux changements climatiques; des investissements en recherche et développement et la mise en place d’un environnement réglementaire compétitif.
Si les bonnes conditions sont réunies, notre région a tout ce qu’il faut pour se développer.