Ce printemps, nous sommes allés à la rencontre des producteurs et productrices agricoles, sous une formule « échange et discussion », avec les députés des diverses circonscriptions. Comme nous avons trois nouveaux députés provinciaux en région, nous avons pensé qu’il serait intéressant qu’ils puissent se présenter à nos membres. L’objectif était de les sensibiliser aux réalités territoriales et à nos enjeux afin qu’ils puissent porter les demandes régionales.
Ainsi, Suzanne Blais, députée d’Abitibi-Ouest, Émilise Lessard-Therrien, députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue et Pierre Dufour, député d’Abitibi-Est, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs et ministre régional, ont participé aux rencontres. À Rouyn-Noranda, il n’a pas été possible d’assurer la présence de la députée. Les échanges se sont déroulés avec des élus municipaux et l’aménagiste de la ville concernant le plan de développement de la zone agricole. C’est la première fois que nous utilisions cette approche qui a été grandement appréciée et qui a donné lieu à des échanges constructifs.
Plusieurs exemples concrets ont été soumis afin de démontrer en quoi c’est différent de pratiquer l’agriculture ici, comparé aux autres régions du Québec. Ce qui ressort c’est que les coûts de transport sont plus élevés dus à la distance des marchés, ce qui augmente nos coûts de production. Les coûts de construction et les salaires élevés ont aussi été identifiés. De plus, il a été mentionné que nous sommes limités dans la production de cultures plus rentables et que l’accès aux technologies est plus complexe. Par-dessus tout, que l’accès au financement est restreint considérant l’absence de levier financier lié à la faible valeur des terres, ce qui freine le développement.
Les agriculteurs et agricultrices ont souligné les moyens à mettre en place pour accompagner le développement de leurs entreprises ou leur transfert à la relève agricole. Les principaux besoins exprimés sont d’accroître la flexibilité des programmes, de soutenir les projets par le financement et de réduire la paperasse. Dans les faits, ces échanges nous ont permis de sensibiliser ces décideurs aux enjeux agricoles. Ils sont donc informés, nous les avons outillés, avons proposé des pistes de solution et maintenant nous attendons des résultats! Nous ne voulons pas attendre à la prochaine élection avant de constater des mesures concrètes.
De notre côté, nous mettons en place des actions afin de continuer à veiller au cheminement de notre demande de programme complémentaire en soutien du revenu, soit une bonification de la contribution du gouvernement dans Agri-Québec de 3 % des ventes nettes ajustées (VNA). Par ailleurs, un projet de la MRC d’Abitibi, auquel nous collaborons, est aussi en branle afin de brosser un portrait de l’accès au financement pour les entreprises agricoles de la région. Les conclusions pourront nous fournir des arguments pour défendre nos réalités.
Pour terminer, à titre de président, je demeure optimiste et je continue de croire en l’avenir. Oui, nous rencontrons des obstacles à bien des égards, mais je perçois que de plus en plus d’élus reconnaissent nos particularités régionales et constatent la nécessité de les prendre en considération. Certes, il faudra encore beaucoup d’efforts pour arriver à nos fins, mais c’est possible! Avec le printemps qui arrive, gardons espoir de voir poindre le soleil au bout des champs!
Pascal Rheault, président