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Nancy Lavoie : une belle histoire de famille! 

Les visages de la relève syndicale

Nancy Lavoie

Implication
Secrétaire du conseil de l'UPA de Matane (2007-2012)
Présidente de l'UPA de Matane (2013-2014)
Administratrice de l'UPA de Matane (2017 à aujourd’hui)
Administratrice du Syndicat des producteurs d’ovins du Bas-Saint-Laurent (2009-2017)
Vice-présidente du Syndicat des producteurs d’ovins du Bas-Saint-Laurent (2015-2017 et 2020-2022)

Y a-t-il plus beau dénouement que celui de voir son enfant rallier l’aventure agricole familiale? Productrice d’agneau et de bœuf dans le Bas-Saint-Laurent, Nancy Lavoie a le plaisir de travailler au quotidien avec son fils Pierre-Luc. 

Nancy Lavoie est elle-même la relève de son père. « Mon conjoint et moi, on est devenus propriétaires de la ferme en 2009. La ferme était à 100 % dans le bovin, mais on a commencé à rentrer l’ovin en 2007. Puis, en 2009, on a commencé à transformer des bâtiments pour devenir majoritairement ovin », explique-t-elle. La ferme compte 500 brebis. On y produit entre 1 100 et 1 200 agneaux et de 15 à 20 veaux annuellement.

Une partie de la production est mise en marché par l’agence de vente des éleveurs ovins du Québec, mais la transformation à la ferme prend de plus en plus de place, grâce à l’arrivée dans les rangs d’une relève passionnée par la boucherie et la charcuterie, Pierre-Luc, qui à 21 ans, est en voie de devenir actionnaire de la ferme.

« Pierre-Luc a toujours donné un coup de main à la ferme, mais son dada, c’est la transformation, la charcuterie. Il a fait son cours de boucherie au centre de formation professionnelle de Rivière-du-Loup. Pour accrocher notre relève, nous, on était prêt à investir ». Depuis juin, la ferme a un nouveau bâtiment, une belle boucherie toute neuve où Pierre-Luc est complètement dans son élément. « Il gère la boucherie à 100 %, et je suis son apprentie! Il fait du bacon d’agneau, de la saucisse, même de la péperette; les restaurants nous font même des demandes spéciales… », se réjouit la maman, très fière de sa progéniture.

L’intégrer n’a toutefois pas été de tout repos et c’est là que l’implication syndicale de Nancy a pris tout son sens.

« L’an passé, on a fait des démarches pour savoir si Pierre-Luc avait droit à des subventions pour l’établissement en tant que relève. On m’a dit non, parce que sa formation de boucher n’était pas reconnue. Tu peux avoir étudié en transformation laitière, en maraîchage, en production acéricole ça va fonctionner, mais pas en transformation de la viande! C’était un non-sens », lance Nancy Lavoie qui n’a pas hésité à prendre le bâton de pèlerin.

« J’ai déposé une résolution à l’UPA afin de faire changer ça. J’ai rencontré le ministre Lamontagne pour lui expliquer la situation : « On a construit la boucherie, la CPTAQ a accepté le projet, on a eu tous les permis de la MRC… Et quand on arrive aux subventions à la relève pour intégrer notre fils, il n’est pas reconnu parce que la formation de boucher n’est pas dans la liste. Est-ce que vous trouvez que ça a du sens? » Il a dit non. Une révision de la liste des formations admissibles à la subvention était déjà en cours, c’est arrivé à un bon moment! » Pierre-Luc deviendra actionnaire sous peu. Ce soutien sera bienvenu et pas seulement pour lui.

Nancy Lavoie a hérité de son père le goût de l’implication. « Mon père a toujours été impliqué. Depuis toute jeune, le voir partir en réunion, ça faisait partie de notre vie. Mon père m’a toujours dit “ si tu veux que ça change, implique-toi, ça ne donne rien de chialer dans la maison ” et c’est ce que je dis à mon tour. Pour moi, c’est la seule façon de se faire entendre », lance Nancy.

C’est d’ailleurs son père qui lui a ouvert la porte du syndicat local de la Matanie. « Vers 2007-2008, mon père était sur le CA et il manquait une secrétaire, il a pensé à moi. J’ai commencé à cette époque. Je suis devenue propriétaire de la ferme en 2009 et à partir de là, j’ai accepté des postes d’administrateur. J’ai déjà été présidente et je me suis impliquée également au syndicat des producteurs ovins du Bas-Saint-Laurent. J’ai été VP de ce syndicat jusqu’en octobre, mais avec la boucherie ça faisait trop. Je suis aussi impliquée avec UNORIA Coopérative, né de la fusion de la Coop Purdel avec Agricar », résume d’un souffle la dynamique agricultrice.

L’agenda est bien rempli, mais elle ne rechigne jamais à se présenter aux réunions. « C’est rare que ça ne me tente pas d’y aller! Quand on est sur nos fermes, on est isolé et, même si on a Internet, on ne sait pas les difficultés vécues dans la MRC d’à côté. C’est intéressant de voir ce qui s’en vient. Pour être entrepreneur, il faut savoir où ça s’en va, le marché, l’économie, les tendances, les subventions… J’aime aller chercher l’info et la partager. En s’impliquant, on est moins ignorant que si on reste chez nous et on se sent moins isolé. Voir ce que les autres vivent nous sort de notre isolement. »

Elle n’hésite pas à aborder de front avec les élus les dossiers qui la piquent au vif.

« Je suis de plus en plus à l’aise avec les années. Ça ne m’intimide plus! Quand j’interpelle quelqu’un, ça fait longtemps que ça me chicote et je sais quels sont mes arguments. Je suis sûre que j’ai de bons points à défendre! Quand il y a des incohérences, il faut les dénoncer. »

L’implication prend du temps, mais le jeu en vaut la chandelle. « C’est le b-a-ba de la gestion d’entreprise : il faut juste que les bénéfices soient plus grands que les coûts! Et on a une belle équipe au syndicat local de Matane, juste du monde avec qui on aime partager », conclut Nancy Lavoie.

Les visages de la relève syndicale

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