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ÉDITORIAL | Pour un examen prudent des avantages et des inconvénients

Publié le 14 novembre 2025 - Écrit par Martin Caron, président général

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Le 13 novembre, l’Union des producteurs agricoles (UPA) et Hydro-Québec (HQ) ont annoncé le renouvellement de l’Entente-cadre sur le passage des lignes de transport d’électricité en milieux agricole et forestier.

Ce renouvellement historique prévoit une bonification importante des primes et des indemnités aux producteurs agricoles et forestiers, ainsi que la création d’un fonds consacré à la relève agricole, auquel HQ s’engage à contribuer pour 25 M$ d’ici 2035. 

Cette entente négociée, en vigueur depuis 1986 et révisée périodiquement pour refléter les changements dans les secteurs agricole et énergétique, définit des règles précises en matière d’implantation d’ouvrages ainsi que les mesures de compensation applicables. L’objectif est d’assurer un traitement à la fois uniforme et équitable pour tous les producteurs affectés par de tels projets.

À tous ces égards, mentionnons que notre priorité demeure la protection de la zone agricole dynamique et de nos érablières, que la décision finale quant au recours à l’entente appartient toujours aux producteurs concernés, qu’ils ont accès à un accompagnement de l’organisation et que le tracé final se décide en région.

Le renouvellement tombe à point, c’est-à-dire quelques jours seulement après le dévoilement des nouvelles priorités économiques du gouvernement québécois. HQ se trouve au cœur de celles-ci, la société d’État prévoyant investir 200 G$ d’ici 2035 pour doubler sa capacité de puissance. Il s’agit du plus gros chantier de l’histoire du Québec, a rappelé le premier ministre François Legault.

Le déploiement d’autant d’infrastructures énergétiques sur le territoire accentuera la pression sur nos boisés et notre garde-manger. L’actualisation de l’Entente est donc un gain majeur pour les secteurs agricole et forestier. Cela dit, le Plan d’action 2035 d’HQ prévoit notamment de tripler la production éolienne (ajout de 10 000 mégawatts), ce qui représente plusieurs centaines de nouvelles installations.

Dans sa stratégie de développement éolien intitulée « Tracer la voie vers une réussite collective » (2024), HQ mentionne : « La protection de la biodiversité et du territoire agricole est un élément important qu’il faut intégrer dans la planification. » Cette considération est déterminante, mais n’exclut pas formellement des incursions en zone agricole.

Les productrices et producteurs sont d’ailleurs sollicités depuis plusieurs années par des promoteurs souhaitant installer des éoliennes dans leurs champs. Le projet controversé de parc éolien de TES Canada, en Mauricie, démontre à quel point de tels projets peuvent diviser les communautés et provoquer du ressentiment. C’est le cas également dans plusieurs autres régions.

C’est pourquoi l’UPA continuera d’échanger avec HQ sur la possibilité d’un encadrement encore plus serré des projets éoliens en territoire agricole. C’est aussi pourquoi nous avons récemment demandé au ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Bernard Drainville, la tenue d’un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement de type générique portant sur cette filière. 

Malgré les nombreux projets actuellement à l’étude ou en cours d’implantation, aucune analyse d’ensemble n’a encore permis d’évaluer, de façon globale, l’effet cumulatif de cette filière sur le territoire agricole et forestier. La nouvelle insistance sur le développement de cette industrie, en raison des priorités économiques mises de l’avant par M. Legault, justifie amplement un examen prudent des avantages et des inconvénients.