Longueuil, 18 août 2025. – Moins de 4 % des fermes québécoises ont bénéficié d’un soutien du Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC) entre 2013 et 2024, un appui insuffisant que déplore fortement l’Union des producteurs agricoles (UPA).
« Le gouvernement du Québec rappelle fréquemment que le secteur agricole est un allié de premier plan en matière d’innovation, d’adaptation aux changements climatiques et de réduction des GES. Mais est-ce vraiment le cas si plus de 96 % des fermes n’ont obtenu aucune aide du FECC depuis sa création? La question se pose », a déclaré le président général de l’UPA, Martin Caron.
Selon des données fournies par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), seulement 1 112 des 29 380 entreprises agricoles du Québec ont bénéficié d’un soutien du FECC au cours de la période 2013-2024 (216 M$). Un sondage de l’UPA mené auprès des productrices et producteurs le mois dernier confirme que très peu de fermes ont bénéficié d’un soutien.
Déséquilibre important entre la tarification du carbone et le soutien consenti
Rappelons que la contribution directe des productrices et producteurs (propane et autres carburants), pendant cette période, s’est chiffrée à 482 M$ (dont 82 M$ en 2024). Le soutien issu du FECC depuis sa création, en plus de ne profiter qu’à très peu d’entreprises, ne représente donc que 45 % de la contribution du milieu (216 M$ sur 482 M$). Les fermes québécoises doivent être compensées à très brève échéance et de façon équitable pour ce manque à gagner de 266 M$ (482 M$‑216 M$).
Ajoutons que les programmes offerts actuellement défavorisent les secteurs de production qui contribuent massivement au FECC, mais qui ont peu de marge de manœuvre pour réduire leurs GES. À titre d’exemple, le secteur des grains n’a que très peu d’alternatives pour le séchage des grains et, surtout, pour la machinerie. Cela explique pourquoi seulement 1,5 % des aides ont été dirigées vers des entreprises de ce secteur (selon le MELCCFP), alors qu’il représenterait pourtant 26 % de la contribution totale du milieu (125 M$ sur 482 M$).
Soulignons finalement que le manque à gagner continuera de croître dans l’avenir si le gouvernement ne corrige pas le tir, la contribution probable des productrices et des producteurs au cours des cinq prochaines années (entre 400 M$ et 500 M$) étant de beaucoup supérieure au soutien annoncé (187 M$ Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre).
« Le gouvernement du Québec permet depuis trop longtemps la ponction de montants exorbitants dans un secteur stratégique qui n’a pas beaucoup d’autres options viables, sans réinvestissement équivalent sous la forme de remboursements ou de programmes. Cette atteinte considérable à la compétitivité de nos entreprises, une situation unique au Canada, doit cesser immédiatement », a conclu M. Caron, tout en précisant que 75 % des répondants au sondage de l’UPA privilégiaient un remboursement.
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Renseignements :
Katy Pronovost
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