Doit-on considérer comme positive la visite de deux ministres québécois au dernier congrès général de l’UPA? Soulignons tout de même que pour une première fois, l’Agriculture et l’Environnement semblent travailler ensemble.
Donald Martel, récemment nommé à l’Agriculture en remplacement d’André Lamontagne, a pour objectif de faciliter la vie des agriculteurs, d’être présent sur le terrain et d’augmenter l’autonomie alimentaire du Québec.
Le 1er objectif sera atteint, notamment, grâce à l’abolition de la date limite d’épandage au 1er octobre.
Puis, conjointement avec Bernard Drainville, nouvellement nommé à l’Environnement, les ministres nous annoncent la levée du moratoire sur la remise en culture des terres en friche sur près de 200 000 hectares. Enfin! direz-vous. Cette mesure était attendue depuis 20 ans. Nous devrions connaître les détails qui concernent l’Estrie avant le printemps.
Ont aussi été annoncés : 30 millions $ pour compenser une partie du coût de la tarification carbone, 131 millions $ en congé de cotisations pour les entreprises agricoles qui ont des employés et 24 millions $ pour un nouveau programme nommé AgroPerformance, une initiative qui soutien la performance technologique et climatique.
Les ministres affirment aussi travailler à améliorer les programmes d’assurances afin de mieux protéger les producteurs. De plus, ils souhaitent simplifier la gestion de l’entretien des cours d’eau et des ponceaux. Enfin, leur gouvernement veut alléger la réglementation sur l’abattage des animaux.
C’est un bon début pour ces nouveaux ministres en fin de mandat. Leurs équipes ne manqueront pas d’ouvrage cet hiver.
En ce qui a trait au 3e objectif de Donald Martel, favoriser l’autonomie alimentaire du Québec, un angle mort subsiste.
Le gouvernement doit montrer l’exemple en favorisant les aliments du Québec dans les services d’approvisionnement des institutions sous sa responsabilité (hôpitaux, écoles, CPE, etc.)
Si les banques alimentaires telles que Moisson Estrie et SOS Dépannage Moisson Granby arrivent à s’approvisionner localement et à en comprendre les bienfaits sur l’économie locale, le gouvernement devrait en être capable aussi.
Michel Brien, producteur de lait et de foin de commerce à Racine
Président de la Fédération de l'UPA-Estrie