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Mettre son poids dans la balance

Publié le 3 octobre 2025 - Écrit par Martin Caron, président général

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Le premier ministre François Legault a prononcé son discours d’ouverture, le 30 septembre, à l’Assemblée nationale du Québec. À cette occasion, il a abordé les priorités identifiées lors du récent remaniement, soit l’économie, la sécurité, l’efficacité et l’identité.

Comme je l’ai mentionné à ce moment, ces thèmes sont compatibles avec le principal défi agricole du gouvernement, c’est-à-dire d’arrimer son soutien aux besoins véritables du milieu. Je fais bien sûr référence au financement des politiques et des programmes (y compris l’agroenvironnement et l’adaptation aux changements climatiques) ainsi qu’au remboursement des sommes exorbitantes puisées dans le secteur agricole en matière de tarification du carbone. Des progrès à la hauteur des attentes devront être observés à brève échéance. 

Ces progrès devront aussi faire suite à l’abandon du projet de loi no 97 visant à moderniser le régime forestier. Du côté forestier, deux avancées du projet de loi devront être conservées, soit l’uniformisation à l’échelle des MRC des règlements visant la protection du couvert forestier en forêt privée ainsi que l’établissement d’un mécanisme permettant au ministère de diminuer les volumes récoltés en forêt publique advenant qu’une perturbation en forêt privée entraîne la destruction de massifs forestiers.

Du côté acéricole, la nouvelle mouture devra reprendre les dispositions favorisant le développement de la production en forêt publique. La flexibilité accordée au ministère pour répondre aux problèmes opérationnels que peuvent connaître les producteurs acéricoles, notamment l’installation des équipements dans les érablières, devra aussi être reconduite. Comme les autres usagers de la forêt publique, les producteurs et productrices acéricoles souhaitent un mécanisme de consultation permettant d’harmoniser les activités et de donner voix aux organisations concernées dans la gestion et la planification du territoire forestier.

Au chapitre de l’efficacité, M. Legault demandera aux ministères et organismes de s’attaquer à la « camisole de force bureaucratique » et à la paperasse. Il y a lieu de saluer cette orientation. Le secteur agricole dénonce depuis plusieurs années la lourdeur administrative et réglementaire, qui va à l’encontre du professionnalisme des producteurs tout en nuisant aux entreprises. À cet égard, la gestion des cours d’eau s’impose de plus en plus comme un enjeu incontournable (délais et exigences gouvernementales), comme peuvent en témoigner plusieurs municipalités.

La « modernisation » du régime syndical envisagée par le premier ministre est toutefois une orientation mal avisée. Le climat de confrontation qui en découlera ne peut que détourner l’attention des véritables priorités, en l’occurrence économiques. Les producteurs s’intéressent à des enjeux comme la rentabilité des entreprises et leur transférabilité. Les débats qui sèment la division n’ont pas de place dans leur quotidien.

M. Legault souhaite créer des emplois, soutenir les entreprises et accélérer le déploiement de projets économiques et stratégiques. Or, l’agriculture et la foresterie sont des secteurs d’avenir qui permettent de créer des milliers d’emplois, de développer le territoire et de nourrir durablement les consommateurs d’ici et d’ailleurs.

Le premier ministre a démontré de l’empathie, l’an dernier, en réaction à la mobilisation des producteurs. À douze mois des élections générales, des résultats concrets doivent être constatés rapidement. Il doit donc à nouveau mettre son poids dans la balance.