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Un soutien gouvernemental essentiel

Pour améliorer notre autonomie alimentaire, il nous faut avant tout maintenir une agriculture robuste, pérenne et compétitive. Pour y parvenir, les agriculteurs d’ici doivent pouvoir vivre décemment de leur métier et compter sur un appui gouvernemental comparable à celui donné à leurs principaux compétiteurs internationaux.

Pourquoi un soutien public?

La sécurité alimentaire est fondamentale et essentielle à la stabilité des États, du commerce et de l’économie. C’est pourquoi tous les pays développés, incluant le Canada, soutiennent leur agriculture, que ce soit par :

  • la réglementation;
  • les tarifs à l’importation;
  • les subventions à l’exportation;
  • le soutien des prix ou l’aide directe offerte aux producteurs.

Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les pays occidentaux ont adopté différentes politiques afin de se protéger de la forte volatilité des prix liée aux soubresauts du marché et aux événements climatiques extrêmes. La gestion des risques en agriculture est donc partagée entre l’État et les producteurs.

Les gouvernements américains et ceux des pays européens interviennent comme jamais auparavant pour soutenir leurs productions agricoles respectives. Voilà pourquoi l’efficacité de nos programmes doit être comparable à celle de nos principaux compétiteurs si nous souhaitons maintenir notre place sur les marchés nationaux et internationaux.

Quand on se compare... on se désole!

Le niveau de subventions directes aux agriculteurs varie fortement d’un pays à l’autre.

Au Québec, où elles sont de 5 %, elles sont inférieures à celles des États-Unis (à 8 %) ainsi qu’à la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) (11 %) et de l’Union européenne (17 %). De plus, plusieurs pays ayant un climat semblable à celui du Québec (Islande, Norvège) affichent un soutien agricole élevé et stable, autour de 50 %.
Les transferts budgétaires versés aux producteurs américains, en pourcentage de la valeur totale de la production agricole, sont plus de deux fois supérieurs (8 %) à ceux reçus par les producteurs canadiens (4 %). Pour obtenir un soutien équivalent, un investissement additionnel de 2,6 G$ par année est requis.

De surcroît, le Canada est le pays de l’OCDE ayant le plus diminué son soutien à l’agriculture, surtout depuis les coupes importantes de 2013 (440 M$ par année en moins).

Environnement et production biologique

Le soutien gouvernemental canadien en agroenvironnement est moins élevé que celui de nos principaux compétiteurs internationaux. Soulignons que 25 % du soutien aux agriculteurs américains prend la forme d’une aide directe aux initiatives agroenvironnementales (environ 30 % en Europe). Pour obtenir un soutien agroenvironnemental équivalent aux producteurs américains, un investissement additionnel de 700 à 800 M$ par année est requis.

Les attentes en matière de respect de l’environnement sont de plus en plus élevées et elles entraînent des coûts et des risques supplémentaires pour nos entreprises agricoles.

En matière de production biologique, l’un de programmes phares du gouvernement américain rembourse une partie des coûts de certification. En Europe, on note une hausse du soutien direct aux producteurs, grâce à un paiement à l’hectare récurrent. En plus d’augmenter le nombre de productions certifiées, de telles mesures instaurées au Canada assureraient une plus grande compétitivité de nos entreprises.

Produire des aliments de qualité, tout en restant compétitif

Produire des aliments de qualité, tout en restant compétitif représente un défi de taille. Lorsqu’on y ajoute les autres risques avec lesquels les producteurs doivent composer, la marche est encore plus haute. Voici certains de ces défis.

  Conditions nordiques et aléas de la météo

Le secteur agricole québécois doit conjuguer avec les réalités climatiques qui lui sont propres (nordicité et saison de croissance limitée) comparativement aux autres puissances agricoles, dont les États-Unis et le Brésil. Il est, de ce fait, limité dans la diversité des produits qu’il peut produire.

  Adaptation aux changements climatiques

L’agriculture est l’un des secteurs les plus touchés par l’évolution du climat. Les effets commencent déjà d’ailleurs à se faire sentir.

Les experts estiment par ailleurs que le Canada connaîtra l’une des plus importantes hausses de température dans le monde. Et au Québec, on prévoit pour l’horizon 2041-2070 une hausse moyenne de 2 à 4 degrés Celsius.

L’intensité et la durée des vagues de chaleur augmenteront, mettant à risque les productions végétales. Les pluies seront plus localisées et intenses, affectant la résilience des sols. Plusieurs producteurs seront vraisemblablement appelés à investir davantage dans les infrastructures d’irrigation pour protéger leurs récoltes.

Les insectes ravageurs se feront plus présents, tout comme les mauvaises herbes. Certaines espèces pérennes risquent également de périr en hiver.

Quant aux productions animales, en plus de devoir ajuster l’alimentation des bêtes et de faire face à des enjeux pour leur fournir de l’eau fraîche, plusieurs producteurs devront investir dans la ventilation seule, ou en combinaison avec la brumisation ou le système d’arrosage goutte à goutte.

  Enjeux de main-d’œuvre

Les agriculteurs du Québec donnent à leurs employés un salaire, des conditions de travail et une couverture sociale qui respectent les normes et les valeurs de notre société et qui sont souvent plus élevés qu’ailleurs. Cela a pour effet d’augmenter les coûts de production et affecte par le fait même la compétitivité des aliments d’ici comparativement aux produits étrangers.

  Accès aux terres

Les terres fertiles et cultivables sont peu nombreuses au Canada, d’autant plus que les meilleures terres se concentrent dans la partie la plus densément peuplée de la plaine du Saint-Laurent.

Le prix des terres est donc en croissance et la relève agricole a de moins en moins les moyens de les acheter. À nouveau, cela affecte notre capacité à nourrir la population à coût abordable.

Que faut-il?

Pour que les producteurs aient des revenus décents, tout en nourrissant la population à prix compétitif, un soutien gouvernemental adéquat est incontournable. Au premier chef, on compte bien entendu le soutien financier, afin de les aider à faire face aux enjeux précédemment mentionnés. Les gouvernements fédéral et provincial peuvent soutenir les producteurs agricoles grâce à :

  • L’adoption de lois et règlements qui tiennent compte des besoins exprimés par les agriculteurs;
  • Des programmes d’embauche de travailleurs étrangers temporaire améliorés et simplifiés;
  • La conclusion d’ententes commerciales internationales porteuses et équitables qui valorisent notre agriculture plutôt que de l’utiliser comme monnaie d’échange;
  • Dans le cadre de négociations internationales, l’établissement d’une réciprocité des normes agricoles, ce qui n’est pas actuellement le cas. On pense ici notamment aux normes environnementales, au respect du bien-être animal, des conditions de travail des employés, etc.

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