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Martin Caron,
président général de l’Union

Portrait d’administrateur

La ferme qu’exploite Martin Caron aujourd’hui à Louiseville est dans la famille depuis plusieurs générations. Elle a été transmise de son grand-père à son oncle avant qu’il n’en reprenne la destinée. Comme son grand-père avait une famille nombreuse, il a même fallu acheter d’autres terres dans la municipalité pour que tous les enfants Caron puissent avoir les leurs.

« Mes parents étaient avant tout des gens qui s’impliquaient auprès de la famille immédiate. Ma mère pouvait préparer d’immenses repas pour les donner aux membres de la famille. Contrairement à mes parents, moi, je voulais être en contact avec des gens. Je voulais voir comment les autres vivaient. C’est ce qui m’a poussé à m’inscrire en comptabilité, un métier complètement à l’opposé de l’agriculture. » 

Martin Caron aime rappeler ses premières armes. « Au début des années 1980, un collègue rencontré à l’école d’agriculture, M. Heinz Grogg, m’a invité à participer à une rencontre du groupe Les futurs professionnels de l’agriculture. M. Grogg, un Suisse allemand à peine débarqué au Québec, était venu donner un coup de main à son frère, un jeune agriculteur arrivé quelques années auparavant. Je ne pensais pas que j’avais ma place dans ce groupe. M. Grogg a pris la parole pour expliquer un problème qu’il vivait, et ce, malgré sa difficulté à s’exprimer correctement en français. C’est à ce moment que je me suis rendu compte que je ne n’avais pas à être gêné, qu’au fond tout le monde pouvait prendre la parole. Et c’est à ce moment que ma hantise de parler en public s’est estompée. Je vivais exactement la même situation que lui, et que les autres. »

« Ensemble, à force de discuter et d’explorer les avenues disponibles, nous avons trouvé une solution. Ce fut révélateur pour moi! Je n’étais plus seul, j’étais exactement comme eux et je vivais les mêmes choses qu’eux. J’ai aussi réalisé que les solutions à nos problèmes sont souvent à notre portée, mais qu’on ne peut pas les voir, parce qu’on est trop occupé par ces problèmes ».

« Ça veut dire quoi au juste s’impliquer? » « Je n’ai pas de temps libre. » « Ce n’est pas fait pour moi! » Nul besoin de formation particulière, un bon point de départ est d’assister à une rencontre avec d’autres pour discuter et échanger des problèmes vécus. « Si on veut améliorer quelque chose ou demander des changements, il faut d’abord en parler », affirme Martin Caron qui aime répéter cette phrase. C’est souvent par crainte de divulguer des informations que l’on considère comme personnelles que les gens refusent d’échanger. Pourtant les producteurs agricoles ne sont pas en compétition. Martin Caron considère qu’il faut avant tout reconnaître les points qui rassemblent les gens qui ont tous la même base.

« Avec le temps, j’ai réalisé que je voulais davantage être un acteur de changement qu’un spectateur qui attend après les autres. J’aime amener les gens à travailler en mode solution en se concentrant sur les enjeux en cause. Je vois trop souvent les gens sauter aux conclusions alors qu’il aurait fallu suivre le cheminement complet de discussion et d’échange. Les solutions, ce sont généralement les gens qui viennent à les proposer » explique celui qui cumule plus de 35 années d’implication syndicale.

Martin Caron constate encore l’importance de la valorisation de la profession. « Les producteurs doivent être maîtres de leur production agroalimentaire; ils doivent être maîtres de leur destinée. Dans certains pays, les producteurs n’ont aucun pouvoir; c’est le gouvernement ou l’État qui décide à leur place ce qu’ils peuvent faire dans leur entreprise ».