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Bilan-Faim 2025 : nourrir notre monde

Published on 31 October 2025 - By Martin Caron, président général

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Banques alimentaires du Québec (BAQ) a récemment dévoilé son Bilan-Faim 2025, qui confirme que l’insécurité alimentaire continue de gagner du terrain au Québec.

Le nombre de demandes répondues chaque mois a dépassé le cap des trois millions, une augmentation de 7 % depuis l’an dernier et de 37 % depuis 2022. Ce sont 600 000 personnes uniques qui sont soutenues chaque mois par le réseau de BAQ, un bond de 7,6 % par rapport à l’an dernier.

Comme je l’ai mentionné lors du congrès général de décembre dernier, de telles statistiques sont préoccupantes. Selon BAQ, les banques alimentaires peinent à répondre à la demande croissante, même si elles distribuent plus de denrées. Les subventions de Québec, indexées au coût de la vie, ne suivent pas l’augmentation réelle de la demande, précise le réseau.

Comme président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), comme producteur et comme citoyen, ça vient beaucoup me chercher. Saviez-vous que 35 % des bénéficiaires sont des enfants? Que plus de 47 000 enfants de plus qu’en 2022 ont bénéficié du dépannage alimentaire? Que 20,6 % des ménages qui bénéficient du dépannage alimentaire ont un emploi comme principale source de revenus? Ces statistiques sont à la fois étourdissantes et bouleversantes.

Les groupes spécialisés de l’UPA sont depuis toujours très attentifs à cette réalité. Voilà pourquoi, chaque année, ils remettent à la communauté des dons en argent et en denrées agricoles. Ces dons ont atteint près de 1,5 million $ en 2025, un résultat tout à l’honneur de l’action collective et des agriculteurs du Québec.

Le soutien du milieu agricole prend aussi la forme de projets locaux et régionaux. À titre d’exemple, le projet « Viande solidaire » du Syndicat de l’UPA de Coaticook et de la Fédération de l’UPA-Estrie valorise la viande des animaux fragilisés (malades, blessés ou âgés) pour la redistribuer à faible coût aux banques alimentaires.

Du côté de la Confédération, on peut certainement souligner notre collaboration avec La Tablée des Chefs, dont la double mission est de nourrir les personnes dans le besoin et d’éduquer les jeunes pour développer leur autonomie alimentaire à travers des ateliers culinaires. 

Le programme de coupons nourriciers, mis en place dans la MRC de Portneuf et dans la région du Bas-Saint-Laurent, vise quant à lui à lutter contre l’insécurité alimentaire et l’isolement social en permettant aux personnes de s’approvisionner en produits locaux et frais dans les marchés publics ou les circuits courts. Une réflexion est en cours afin de perpétuer le financement du programme et de le rendre disponible partout au Québec.

Incidemment, la situation n’est pas plus rose chez nos voisins du sud. Une vingtaine d’États dirigés par des élus démocrates ont engagé des poursuites contre l’administration Trump pour la forcer à maintenir le Programme d’aide supplémentaire à la nutrition (les fameux food stamps). Cette dernière a en effet annoncé l’arrêt des versements en raison de l’actuelle paralysie budgétaire. Plus de 42 millions d’Américains dépendent de ce programme.

Le gouvernement du Québec devra éventuellement se questionner sur ces statistiques qui, année après année, démontrent une croissance inquiétante des besoins. Le secteur agricole québécois verrait d’un très bon œil sa participation à un tel exercice, si le gouvernement croyait bon de l’initier formellement. Les productrices et producteurs agricoles de chez nous, comme l’ont démontré diverses études ces dernières années, peuvent contribuer encore plus à nourrir notre monde.