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Trop de porcs dans le même panier?

Published on 31 March 2023 - By Michel Brien

Category :

  • Estrie
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Sensible aux difficultés des Éleveurs de porcs de l’Estrie et de tout le Québec, j’aimerais me risquer à vous en résumer les causes et faire appel à votre solidarité légendaire. 

Vous le savez. Toutes les fermes vivent des inquiétudes causées par la hausse des prix des intrants et des taux d’intérêt. Toutefois, la situation financière de nos éleveurs de porcs s’est particulièrement dégradée pour des raisons supplémentaires.

Catastrophe prévisible?

Assiste-t-on, impuissants, à une catastrophe pourtant prévisible? Le principal acheteur des porcs élevés au Québec est Olymel. Les abattoirs de cette entreprise transforment 80 % de la production porcine du Québec, en plus d’abattre des porcs de l’Ontario.

Tout a commencé en 2019 quand la Chine a cessé d'importer le porc du Canada pour des motifs douteux. Par la suite, Olymel a éprouvé des problèmes de main-d’œuvre et a vécu une grève de ses employés.

Depuis, les éleveurs d’ici ont dû assumer 50 % des frais occasionnés par la grève à Olymel. Nos éleveurs termineront de payer cette facture à la fin de l’année 2023. De plus, pendant 9 mois, le prix des porcs a diminué de 40 $/100 kg.

Olymel s’est vue contrainte de rationaliser ses opérations, par divers moyens. L’entreprise vient notamment d’annoncer une deuxième coupure importante des abattages, soit de 855 000 porcs engraissés au Québec et de 200 000 porcs de l’Ontario.

Actuellement, les producteurs font partie d’un programme de vente de porcelets hors Québec. Cela veut dire que les porcelets sont exportés, car s’ils sont engraissés ici, ils n’ont pas de place pour se faire abattre. On envoie déjà des porcs se faire abattre hors Québec.

Tous ces efforts sont consentis par les éleveurs pour maintenir à flot leur gros acheteur.

Les représentants des producteurs agricoles du Québec ont souvent soulevé les risques associés à une grande concentration des acheteurs d’une production. Les Éleveurs de porcs du Québec en font les frais. Toute la filière est sur la corde raide.

Des solutions sont en cours d’élaboration afin d’aider les éleveurs à passer au travers de la crise ou à se retirer temporairement de la production. Chacun devra analyser sa situation afin de prendre la meilleure décision pour son entreprise et pour sa famille. Ils seront sûrement nombreux à leur assemblée générale annuelle le 13 avril prochain.

Le soutien de la communauté rurale envers les familles agricoles en difficultés est la force de notre Union. Demeurons attentifs à nos voisins pendant que la suite s’organise.

Michel Brien, producteur de lait et de foin de commerce à Racine
Président de la Fédération de l'UPA-Estrie