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Un projet de société prioritaire

Published on 12 September 2025 - By Martin Caron, président général

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Le premier ministre François Legault a procédé à son remaniement ministériel, le 10 septembre dernier. Nous avons bien entendu félicité le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, pour sa nomination à titre de ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Nous avons aussi souligné la contribution du député de Johnson, André Lamontagne, durant ses sept années à la barre de ce ministère.

En poste depuis 2018, M. Lamontagne compte plusieurs réalisations intéressantes, comme la Politique bioalimentaire du Québec 2025-2035, le Plan d’agriculture durable 2020-2030, l’Initiative de rétribution des pratiques agroenvironnementales ainsi que la mise en place d’un Code de conduite du secteur des produits d'épicerie du Canada.

Les budgets alloués à ces accomplissements n’étaient malheureusement pas toujours arrimés aux besoins du milieu. Le principal défi du nouveau ministre sera de rectifier le tir, tant au chapitre du financement des politiques et des programmes que du remboursement des sommes exorbitantes puisées depuis une décennie dans le secteur agricole en matière de tarification du carbone. Ce défi va d’ailleurs dans le sens des priorités identifiées par le premier ministre, c’est-à-dire l’économie, la sécurité, l'efficacité et l'identité.

En ce qui concerne l’économie, le gouvernement doit prendre acte de l’énorme potentiel du secteur et prioriser ses investissements en conséquence. Rappelons que la Politique bioalimentaire prévoit divers indicateurs, comme le contenu québécois, ainsi que l’atteinte de cibles spécifiques, comme porter la valeur des exportations à 15 G$ d’ici 2035. Ces ambitions seraient facilitées si elles étaient accompagnées de budgets adéquats.

Ce rattrapage aurait aussi une incidence sur la sécurité. Rappelons que la crise sanitaire et les tensions tarifaires ont fortement contribué à la conscientisation des Québécoises et des Québécois quant à l’importance de l’autonomie et de la sécurité alimentaire.

Au regard de l’efficacité, le secteur agricole réclame depuis plusieurs années un environnement d’affaires mieux adapté à la réalité du terrain et aux impératifs de compétitivité. Il dénonce aussi la lourdeur administrative et règlementaires terriblement nuisible à l’efficacité et la rentabilité des entreprises. Cette lourdeur devient d’ailleurs de plus en plus problématique en matière de gestion des cours d’eau, les municipalités étant confrontées à des délais et des exigences gouvernementales déraisonnables.

L’identité, sous l’angle abordé par le premier ministre (c’est-à-dire l’immigration), interpelle également nos entreprises. Les gouvernements ont toujours reconnu l’importance de la main-d’œuvre étrangère pour le secteur agricole. Il doit donc continuer d’être exempté des resserrements passés et à venir.

L’État doit aussi aller au-delà des programmes existants, comme il l’a fait ces dernières années en matière d’habitation (prêts à faible taux d'intérêt, prêts-subventions, etc.). Des initiatives de même nature devraient être envisagées en ce qui concerne le transfert des entreprises et l’accès à la propriété. La participation de l’État au financement des activités de la Fiducie UPA-Fondaction serait aussi une avenue à privilégier.

Nourrir durablement nos concitoyens est un projet de société prioritaire. Investir pour favoriser son avancement est une condition gagnante non seulement pour les productrices et producteurs, mais aussi pour le garde-manger des Québécoises et Québécois.