Nicolet, le 9 juin 2025 – Trois semaines après le glissement de terrain survenu à Sainte-Monique, la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec tire la sonnette d’alarme quant à l’absence de mécanismes adaptés pour venir en aide aux producteurs agricoles touchés par des catastrophes naturelles. Le sinistre a emporté la maison d’un citoyen, environ quatre hectares de terres cultivables appartenant à deux producteurs agricoles, ainsi qu’une portion de la route municipale.
Le cratère ainsi formé se trouve à moins de 20 mètres des bâtiments d’entreposage et des silos agricoles. Le site est actuellement inaccessible afin de permettre l’observation des mouvements de sol, et même après la stabilisation, l’accès aux installations agricoles restera fortement compromis, les entrées donnant désormais directement sur le vide. Selon le Programme général d’assistance financière d’urgence, les dépenses qui pourraient être liées à ces dommages ne sont pas couvertes.
Ce n’est pas un cas isolé. Il y a quelques années, un embâcle s'est formé sur la rivière dans le même secteur avait causé la perte de 10 hectares chez un producteur de pommes de terre, représentant plus de 12 % de ses revenus annuels. Le producteur doit également rembourser la dette contractée lors de l’achat de la terre avec la ferme familiale en 2020. Encore une fois, aucune indemnité n’a été versée en raison de l’inadmissibilité au programme gouvernemental, malgré plusieurs demandes adressées par le secteur agricole à cet effet.
« Les cas récents à Sainte-Monique ne sont malheureusement que deux exemples parmi plusieurs autres que nous observons dans la région. Une partie considérable du Centre-du-Québec est en zone sensible. La perte de terres cultivables — parfois à raison d’un ou deux hectares à la fois — causée par des mouvements de sol ou des mesures préventives pour sécuriser les routes devient de plus en plus courante. Cette pression accrue sur le territoire agricole inquiète les producteurs. Comme les programmes d’aide présentent encore plusieurs zones grises en ce qui concerne le secteur agricole, nos membres se retrouvent souvent sans appui clair dans des situations d’urgence, alors qu’ils doivent réagir rapidement pour protéger leur production — qu’il s’agisse d’animaux ou de cultures vivantes », explique Mme Julie Bissonnette, présidente de la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec.
La Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec demande au gouvernement de revoir les critères d’admissibilité des programmes d’aide afin qu’ils reflètent la réalité du terrain. Les pertes agricoles réelles, les impacts opérationnels — notamment l’accès compromis aux installations — ainsi que les coûts liés aux travaux de relocalisation des terres cultivables doivent être pris en compte. Ces situations entraînent d’importantes pertes financières pour les producteurs, déjà confrontés à de multiples difficultés. Chaque hectare perdu réduit la capacité collective des agriculteurs à nourrir la population. Faute d’un soutien adapté, ils continueront de faire face seuls à des événements naturels de plus en plus fréquents, qui mettent en péril la pérennité même de notre agriculture.
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