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De l’action, maintenant

Published on 8 March 2024 - By Martin Caron, président général

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  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a dévoilé récemment ses prévisions sur le revenu net agricole canadien pour 2023 (+13 %) et 2024 (-14 %). Indépendamment de la baisse anticipée cette année, les résultats sont supérieurs à la moyenne de 2018 à 2022.

Toutefois, la réalité varie grandement d’une province à l’autre. AAC prévoit que le revenu net agricole québécois passera de 959 M$ en 2022 à 487,1 M$ en 2023 (-49,2 %) et à 66 M$ en 2024 (-86,5 %). Il faut remonter à 1938 pour constater un revenu net aussi bas.

Les prévisions d’AAC sont alarmantes, dans la mesure où le visage de nos campagnes pourrait être méconnaissable à très brève échéance si rien n’est fait. Elles ne sont toutefois pas surprenantes, car elles confirment ce que des milliers de productrices et producteurs disent depuis deux ans au regard de l’inflation et de l’augmentation des taux d’intérêt. La pérennité à court, moyen et long terme de milliers d’entreprises agricoles est compromise, plus particulièrement celles de la relève et en démarrage en raison de leur endettement plus élevé.

Un certain nombre de solutions préconisées par le milieu ont été mises de l’avant ces dernières années. Je pense notamment aux ajustements apportés au Programme de paiements anticipés, à l’assurance récolte et au Programme Investissement Croissance Durable (prêt de fonds de roulement). Ces gestes n’ont toutefois pas répondu à l’ensemble des attentes et des besoins, comme le démontrent les prévisions d’AAC. Des interventions beaucoup plus vigoureuses et durables sont requises pour rattraper le retard accumulé, tant au fédéral qu’au provincial.

Parmi ces interventions, mentionnons le rehaussement significatif des budgets, du soutien, de l’accompagnement, des mesures et des programmes destinés aux productrices et producteurs. Maintenir les ressources dévolues au secteur agricole à moins de 1 % du budget de l’État, malgré les réalisations gouvernementales en faveur de l’autonomie alimentaire et du virage écologique souhaité par tous, n’est tout simplement plus une avenue viable et soutenable, à Québec comme à Ottawa.

Rappelons à cet égard que le soutien agricole québécois est très légèrement supérieur à la moyenne canadienne (si on fait abstraction des contraintes, des exigences, des coûts et des frais spécifiques à la Belle Province), mais qu’il est nettement plus faible (toutes proportions gardées) que la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), que celle des pays de l’Union européenne et que les États-Unis. Prétendre qu’on est parmi « les plus moins pires au Canada » n’est pas un argument particulièrement convaincant. Bien au contraire, rien ne justifie un tel écart avec nos principaux compétiteurs, surtout en l’absence de réciprocité des normes.

Il est aussi urgent de mettre sur pied un vaste chantier sur l’ensemble des programmes de gestion des risques de l’entreprise. Les programmes actuels ne permettent tout simplement plus de gérer efficacement les risques climatiques, phytosanitaires, économiques et commerciaux auxquels sont confrontées les entreprises agricoles.

D’autres priorités sont déjà identifiées par le milieu, incluant une actualisation importante des programmes d’aide à la relève et des règles fiscales (transferts intergénérationnels), une réglementation environnementale raisonnée qui respecte le rythme d’adaptation des entreprises, ainsi qu’une réduction substantielle (et à très brève échéance) du fardeau réglementaire et administratif.

Ces solutions sont au cœur de l’actuelle mobilisation pour assurer la pérennité de l’agriculture et de la foresterie. L’approche est peut-être différente de ce à quoi on assiste en Europe, mais les enjeux sont similaires et le ras-le-bol, tout aussi tangible.

Les productrices et les producteurs comprennent très bien l’ampleur des contraintes budgétaires avec lesquelles les gouvernements doivent composer. Mais le vieux slogan de Loto-Québec, « Un jour, ce sera ton tour », ne leur convient plus. Tout comme le « deux poids, deux mesures » dont ils font fréquemment l’objet, au regard notamment des exigences, de la reddition de comptes et des attentes sociétales. Cette iniquité va à l’encontre de leur fierté, et ils veulent de l’action, maintenant.

 

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