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ÉDITORIAL | Cohérence et reconnaissance

Published on 2 December 2025 - By Martin Caron, président général

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Comme chaque année, notre congrès général annuel (du 2 au 4 décembre à Québec) est une occasion de faire le point sur la dernière année et d’entrevoir ce que la prochaine nous réserve. Tout au long de 2025, nous avons pris à bras-le-corps plusieurs enjeux, sachant que nous avions l’appui des consommateurs.

Certaines pratiques commerciales vont toutefois dans le sens inverse. Je pense notamment au balado documentaire Front de bœuf, qui nous rappelle combien il est difficile de trouver du bœuf québécois dans nos épiceries, ou encore aux carottes chinoises en rabais en pleine saison des récoltes au Québec.

Le gouvernement québécois doit lui aussi corriger le tir. Selon le Conseil du trésor, seulement la moitié de la valeur des contrats gouvernementaux est conclue avec des fournisseurs québécois. Il est grand temps de revoir la Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois, qui n’impose aucune cible chiffrée aux institutions.

Les tensions commerciales avec nos voisins du sud influencent fortement l’environnement d’affaires des producteurs. La conformité de nos produits à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique modère grandement l’effet des tarifs, mais la révision de l’entente l’an prochain sera déterminante. Le gouvernement canadien devra respecter ses engagements.

Les producteurs de la forêt privée vivent une réalité complètement différente, ces derniers continuant d’être les victimes d’un conflit tarifaire qui n’a rien à voir avec eux. Ils ont d’ailleurs rappelé, tout en saluant les mesures les concernant dans la mise à jour économique du gouvernement québécois, que des gestes encore plus ambitieux étaient requis.

Les producteurs agricoles demeurent confiants, malgré le contexte économique difficile et l’endettement croissant. Les investissements annuels sont passés de 800 M$ à 1,7 G$ en quelques années seulement. Ils pourraient même totaliser 40 G$ au cours des dix prochaines années. Les retombées de l’agroalimentaire continuent quant à elles de se comparer avantageusement aux autres secteurs économiques. À la grandeur du pays, elles sont cinq fois supérieures à l’industrie automobile.

Les « emplois payants » que certains évoquent fréquemment ne pourraient subsister sans l’existence préalable de milliers d’entreprises à l’origine d’une économie durable et circulaire partout sur le territoire. 

À moins d’un an des élections générales, chaque formation politique doit se positionner au chapitre des priorités identifiées par le milieu. Il est impératif d’investir dans le secteur et de soutenir davantage les producteurs, la relève agricole, les régions périphériques, l’agriculture de proximité et le secteur biologique.

Des solutions concrètes pour refinancer à moindre coût la dette à long terme du secteur agricole sont également requises, tout comme une protection accrue du territoire et des activités agricoles (dont nos érablières en forêt publique). Les producteurs ne peuvent pas assumer seuls la responsabilité de protéger nos terres et nos érables. La Commission de protection du territoire agricole du Québec et le ministère des Ressources naturelles et des Forêts doivent être plus proactifs.

Il importe aussi de défendre nos priorités agroalimentaires dans les échanges commerciaux, d’appuyer encore plus la diversification de nos marchés d’exportation et d’accélérer le pas en matière d’allègements administratifs et réglementaires.

L’agriculture est un secteur stratégique majeur au chapitre des retombées économiques, du développement territorial et de la sécurité alimentaire. La cohérence et la reconnaissance doivent être au rendez-vous.