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Louis Freyd : un des plus petits producteurs agricoles du Québec

Les visages de la relève syndicale

Louis Freyd

Implication
Représentant des fermes de petite taille du syndicat local de l’UPA Kildare-Lanaudière

Agriculteur, psychologue, maire, papa de deux jeunes enfants, Louis Freyd a un agenda bien garni, mais il tient mordicus à y garder de l’espace pour défendre ses idées, surtout quand vient le temps de parler de l’avenir des fermes de proximité.

« Je suis probablement le plus petit producteur agricole du Québec », lance en riant le sympathique producteur de bleuets, rhubarbe, mûres et framboises, cultivés dans moins d’un demi-hectare à Saint-Mélanie, dans la région de Lanaudière.

Cultiver sa « terre de Caïn », comme il s’amuse à l’appeler, est cependant un défi de taille. « La terre est située dans le banc de sable de l’ancienne mer de Champlain, et ça ne pousse pas facilement ! J'aimerais bien augmenter ma production, mais je ne le ferai pas si je n'ai pas un projet qui soit autosuffisant en termes de rentabilité à moyen terme », dit celui qui, jusqu’ici, n’a fait qu’injecter des capitaux dans son entreprise de location de chalets et de villégiature, Au Chic Chalet des Chutes.

Parce qu’il est convaincu de la viabilité de son projet agricole, et qu’il n’entend pas lâcher le morceau si facilement, il a fait appel à la Corporation du développement bioalimentaire du Québec. « On travaille en mode développement pour l'élaboration de sirops et de confitures qui seraient vendus à plus grande échelle. Les analyses sont en cours. C'est certain que l’obligation d’avoir 51 % et plus de produits cultivés sur place dans le produit transformé à la ferme rend la rentabilité difficile face à la concurrence », lance le représentant des fermes de petite taille du syndicat local de l’UPA du secteur Kildare Lanaudière.

Louis Freyd est définitivement partout. On sent chez lui la fibre de l’homme engagé et on devine vite pourquoi il n’a pas hésité à faire le saut en politique. Aujourd’hui, maire de Sainte-Mélanie, qui sait où on le retrouvera dans quelques années?

« Je n’avais jamais fait de politique avant de me présenter aux dernières élections municipales. J’ai attendu jusqu’à la dernière minute pour voir si la mairesse en place aurait de l’opposition. Elle n’en avait pas. Personnellement, je n’étais pas satisfait de la gouvernance de ma municipalité alors j’ai construit une équipe. On a eu la plus forte majorité de votes dans la région avec 66 % de votants. Oui, 66 % des votants ont voté pour un néophyte en politique! Mais on avait fait nos devoirs en amont… et on a obtenu un mandat clair », dit-il, visiblement satisfait du travail accompli jusqu’ici.

Sans surprise, le développement et la promotion du secteur agrotouristique de Sainte-Mélanie sont une partie importante de son programme électoral.  « On veut se positionner, un peu comme l’Estrie, et devenir une destination agrotouristique », ajoute-t-il estimant qu’il y a un excellent potentiel dans cette municipalité d’un peu plus de 3 000 habitants.

C’est la même détermination qui l’a mené à s’impliquer d’abord à son syndicat local, puis comme représentant des fermes de petite taille du syndicat de Kildare, et ce, quelques mois à peine avant le début de la pandémie. « En tant que petit producteur, je trouve absurdes les situations où un agriculteur qui ne peut pas vivre de sa production ne peut pas s’installer sur sa ferme. Au Québec, c’est 40 % des agriculteurs qui sont considérés comme ayant des petites fermes! On parle d’autonomie alimentaire, de préserver les terres agricoles et on se bute à une législation qui, selon moi, est désuète », lance-t-il, en appelant à une petite révolution verte. Il déplore aussi le fait que de nombreux propriétaires de petites fermes soient obligés de maintenir un second emploi pour boucler leur budget.   

Psychologue clinicien, Louis Freyd a une clientèle dans laquelle se trouvent plusieurs agriculteurs. Il est sensible à la détresse que vivent certains de ses clients, et à celle des nombreux autres qui ne viendront jamais consulter. Sur sa terre se trouvent trois maisons locatives. Dans l’une d’elles, il aimerait offrir un service de répit qui serait réservé à ses collègues agriculteurs. « La maison de répit la plus proche est loin, en ville. Un agriculteur qui a besoin de repos n’a pas nécessairement envie de s’éloigner de sa ferme… », glisse-t-il le cœur empli de compassion.

C’est la tête remplie de projets que Louis Freyd poursuit son chemin. Il entend bien être un acteur de changement et espère vivement que la relève dont il fait partie pourra être entendue.

Les visages de la relève syndicale

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