La Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) d’Abitibi-Témiscamingue dénonce les compensations financières déraisonnables fixées par le gouvernement pour toute nouvelle atteinte aux milieux humides et hydriques (MHH) en région.
Outre quelques exclusions prévues à des fins sylvicoles, le règlement adopté, qui entrera en vigueur le 20 septembre, s’éloigne peu de sa version initiale présentée le 23 mai dernier. Pour la remise en culture à des fins agricoles d’une friche devenue humide, le gouvernement exige toujours une compensation débutant à 32 500 $ l’hectare (ha) en région. En comparaison, la valeur moyenne des terres agricoles transigées en 2017 s’établissait à 1 663 $/ha en Abitibi-Témiscamingue[1] Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. La compensation la plus abordable pour la remise en culture d’une friche humide est donc près de 20 fois plus élevée que la valeur moyenne d’un hectare agricole.
« Il faut protéger les MHH, ils sont importants écologiquement. Malheureusement, actuellement, le contexte particulier de l’agriculture et de l’Abitibi-Témiscamingue ne se reflète pas dans le règlement », explique Pascal Rheault, président de la fédération régionale de l’UPA.
Les MHH occupent environ 24 % du territoire témiscabitibien, allant même jusqu’à plus de 40 % dans certaines MRC, selon une étude commandée par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC). Ces chiffres sont cependant appelés à augmenter puisqu’ils n’incluent pas les milieux hydriques, ainsi que l’ensemble des milieux humides, comme définis par la Loi sur la qualité de l’environnement. Quoi qu’il en soit, les milieux humides potentiels occupent déjà davantage d’espace en zone agricole que les terres cultivées, ces dernières occupant un peu plus de 15 % de la zone agricole permanente.
« Finalement, le gouvernement sort un règlement décevant. Malgré les commentaires émis par la Fédération, au MDDELCC, sur les impacts socio-économiques importants des montants demandés, les activités agricoles n’ont pas été exemptées des compensations financières dispendieuses. Le gouvernement doit modifier sa règlementation parce qu’elle gèle le développement actuel et futur de nos activités », conclut M. Rheault.
[1] Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre Selon le dernier bulletin Transac-TERRES de La Financière agricole du Québec