Selon l’Institut national de santé publique du Québec, la charge de travail fait référence à « la quantité de travail à accomplir, aux exigences intellectuelles requises et aux contraintes de temps à respecter dans la réalisation du travail. »
En agriculture, les semaines de 40 heures sont pour ainsi dire utopiques. Il y a toujours quelque chose à faire, quelque chose qui ne peut attendre, des animaux qui comptent sur nous tous les jours pour qu’on les nourrisse et en prenne soin, etc. Et on ne parle même pas de Dame nature qui a le don de bousculer les horaires et les tâches extérieures dont la réalisation est bien souvent tributaire de son humeur. S’il pleut une journée, les tâches qui n’ont pu être faites vont généralement s’ajouter à celles prévues le lendemain, ce qui vient augmenter la charge de travail.
L’importance de l’équilibre
La charge de travail optimale est celle qui permet d’atteindre un équilibre entre les différentes activités (professionnelles et personnelles) et responsabilités (d’entreprise, familiales, domestiques). C’est le même principe qui s’applique pour les travailleurs et travailleuses au sein d’une entreprise. De plus, selon la CNESST, « un déséquilibre dans la charge de travail peut amener des conséquences négatives pour les travailleuses et travailleurs ». S’il y a un potentiel de surcharge de travail, il y a présence d’un risque psychosocial et celui-ci doit être identifié dans le programme de prévention, avec ses mesures préventives.
Conséquences possibles d’une surcharge de travail
Une surcharge de travail peut être perçue comme un débordement des tâches en dehors du temps alloué. C’est ne pas être en mesure d’accomplir ce qui a été prévu, d’en avoir trop à faire. Ceci peut se vivre physiquement, mais aussi psychologiquement. Malheureusement, une surcharge de travail maintenue à long terme peut avoir de nombreux impacts négatifs.
Frustration, conflits professionnels ou personnels, insatisfaction envers son travail, perte de confiance envers les donneurs d’ouvrage, augmentation du niveau de stress, risques de développer un trouble musculosquelettique, augmentation de l’absentéisme, épuisement professionnel… les effets négatifs d’une surcharge de travail sont nombreux. D’où l’importance de diminuer ce risque dans le milieu de travail.
Bien entendu, c’est parfois plus facile à dire qu’à faire, encore plus en milieu agricole où la réalité et les horaires de travail se distinguent souvent des autres secteurs d’activité. Le manque de main-d’œuvre entre aussi en ligne de compte lorsque vient le temps de répartir les tâches pour assurer un meilleur équilibre dans les rôles et responsabilités de chacun. L’important est toutefois d’être conscient de ces enjeux et de trouver des solutions.
Mesures pour prévenir la surcharge de travail
Lorsque les risques de surcharge de travail et leur source sont identifiés, par l’employeur et en collaboration avec son personnel, l’étape de l’implantation de mesures de prévention s’impose. Dans les milieux de travail, les employeurs ont en effet l’obligation de « prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique et psychique » de leurs travailleuses et travailleurs (art. 51, LSST). En voici quelques-unes.
- Impliquer les travailleuses et les travailleurs et écouter leurs suggestions (écouter, communiquer)
- Revoir la planification et les méthodes de travail et établir clairement les priorités
- Consulter régulièrement le personnel pour connaître leur charge réelle de travail et apporter des ajustements lorsque nécessaire, lesquels tiendront compte du temps de réalisation, de la capacité de chacun, des imprévus, etc.
- Développer les compétences de la main-d’œuvre, par de la formation, pour accroître leurs capacités et leur efficacité
- Embaucher de la main-d’œuvre supplémentaire : au besoin, faire appel au centre d’emploi agricole de la région pour obtenir du soutien
- Recourir à un service de remplacement de main-d’œuvre (un agent pourrait venir bonifier l’équipe occasionnellement pour les périodes de pointe, par exemple)
Références
Indicateur de charge de travail Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre (INSPQ)
Charge de travail Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre (CNESST)
Charge de travail élevée Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre (CNESST)