Le 2 septembre dernier, en compagnie d’autres organisations du secteur agroalimentaire, j’ai participé à une rencontre prébudgétaire du ministre canadien des Finances et du Revenu national, François-Philippe Champagne. La députée de Pontiac-Kitigan Zibi et secrétaire parlementaire du ministre, Sophie Chatel, a aussi participé à ce tour de table.
J’ai bien entendu souligné que l’adoption du projet de loi C-202, qui interdit toute nouvelle concession de parts de marché sous forme de contingents tarifaires dans les secteurs soumis à la gestion de l’offre, était une avancée importante.
Ce gain législatif doit toutefois être accompagné d’un plan d’action structuré pour soutenir la croissance du secteur agricole, appuyé par des budgets suffisants. Le Canada se classe au neuvième rang des plus grands exportateurs de produits agroalimentaires au monde. Pourquoi pas au huitième rang?
Un plan d’action est nécessaire au regard de la prévisibilité, de la relève et des transferts d’entreprises. Soulignons que selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, entre 2019 et 2023, les transferts budgétaires au secteur agricole représentaient en moyenne 6 % des recettes monétaires au Canada, contre 9 % aux États-Unis et 16 % dans l’Union européenne. Ce retard souligne l’urgence d’un engagement budgétaire plus ambitieux.
Cet engagement budgétaire doit prévoir un plus grand soutien aux entreprises agricoles qui adoptent des pratiques agroenvironnementales durables. Il doit aussi inclure la recherche appliquée et son déploiement par le biais d’approches qui placent les productrices et producteurs au cœur des solutions (exemple : laboratoire vivant).
Des besoins sont aussi identifiés dans le secteur biologique, qui réclame un programme de partage des coûts de certification ainsi qu’un financement permanent du processus quinquennal de révision des normes.
L’actualisation des programmes de gestion des risques; en l’occurrence, Agri-relance et Agri-stabilité, de même que la révision du régime fiscal des entreprises agricoles et forestières, figurent parmi les priorités. Tout comme la mise en place d’un soutien financier visant l’amélioration des logements destinés à la main-d’œuvre étrangère. L’importance de ces travailleurs pour l’agriculture et la transformation alimentaire est une réalité indéniable.
M. Champagne et Mme Chatel ont indiqué que des gains réglementaires, sans incidence budgétaire mais positifs pour le milieu, sont actuellement envisagés. Les préoccupations du secteur des viandes quant à l’accélération du commerce interprovincial auraient aussi été entendues.
Récemment, le ministre Champagne a indiqué que l’économie canadienne devrait être redéfinie dans plusieurs secteurs « pour assurer notre résilience, notre pérennité et la prospérité des Canadiens à long terme ». L’agroalimentaire répond assurément à ces trois conditions, en plus de constituer une véritable priorité nationale.
En terminant, nous avons appris avec profonde tristesse le décès de Mme Valérie Fortier, présidente des Agricultrices du Québec depuis 2023 et productrice laitière à Saint-Valère, survenu le 31 août dernier en Haute-Mauricie. Comme l’ont si bien exprimé ses consœurs, « elle était une mère, une entrepreneure, une agricultrice et surtout une femme d’exception, avec une fougue contagieuse et inspirante ». Au nom de l’Union, Paul Doyon, Stéphanie Levasseur et moi offrons à sa famille ainsi qu’à tous ses proches nos plus sincères condoléances.