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Florence Lefebvre-St-Arnaud : incurable touche-à-tout !
 

Les visages de la relève syndicale

Florence Lefebvre-St-Arnaud

Implication
Membre du conseil exécutif de la Fédération de l’UPA Mauricie depuis 2021
Membre du conseil d’administration de la Fédération de l’UPA Mauricie depuis 2018
Syndicat local de l’UPA des Chenaux depuis 2012
Syndicat de la relève agricole de la Mauricie de 2011 à 2016

Plus jeune, Florence Lefebvre-St-Arnaud se voyait arpenter les corridors d’un palais de justice ou du parlement, en tailleur et souliers à talons. Aujourd’hui, elle ne troquerait jamais ses bottines de travail et son t-shirt à l’effigie de l’entreprise familiale, les Jardins Bio Campanipol.

Si on lui avait dit à 15 ans qu’elle travaillerait un jour à temps plein sur la ferme familiale, Florence aurait probablement ri. « Jusqu’à la fin du cégep, je n’étais pas du tout vendue agriculture. Je n’aimais pas ça du tout », lance-t-elle. Pourtant, la plupart de ses professeurs auraient pu lui dire qu’elle faisait fausse route en s’imaginant attachée politique ou avocate. « Il fallait souvent écrire des articles, faire des photos, des recherches… Tous mes travaux portaient sur le monde agricole, sur la production biologique, la présence des femmes en agriculture, les paniers bio… Je vivais sûrement dans le déni ! », rigole-t‑elle.

Un certificat en communication publique et un bac en marketing en poche, c’est vers la ferme qu’elle s’est dirigée.

En voyant ses parents vieillir, ses frères et elle se sont demandé s’ils devaient vendre ou non la ferme familiale. Ses deux frères, avec qui elle s’entend très bien, Charles et Félix, voulaient prendre la relève. La décision de se lancer a été prise en 2007 alors que Félix n’avait que 16 ans. « Le processus s’est étiré sur plusieurs années. En 2016, nous sommes devenus des associés à parts égales, mes frères, mes parents et moi. On a été accompagné et on a structuré un projet beaucoup plus porteur que celui qu’on avait en tête initialement. On a mieux développé et plus rapidement grâce à une vision commune », se réjouit‑elle.

La communicatrice est ravie. « On a chacun trouvé notre place selon nos personnalités et nos besoins. Je suis la fonctionnaire de l’entreprise! Je m’occupe de transmettre l’information sur la récolte et de la répartition entre les paniers, les détaillants, le kiosque… Je ne passerais pas 50 heures sur un tracteur, mais Félix, lui, adore ça. Et Charles a étudié en génie agroenvironnemental. On est complémentaires, et on peut aussi compter sur l’expérience de nos parents. »

La terre familiale est toujours cultivée en régie biologique, une priorité et une philosophie pour la famille qui évalue systématiquement les impacts environnementaux lors des prises de décision. Depuis quelques années, une attention particulière a été apportée à la gestion de l’eau : système d’irrigation, récupération des eaux usées font désormais partie de leur arsenal agroenvironnemental.

Maître ès conviction

C’est parce qu’elle veut faire évoluer son secteur d’activités qu’elle s’implique dans différentes instances. « J’œuvre auprès du syndicat local de l’UPA des Chenaux depuis 2012. J’ai débuté par la relève de 2011 à 2016 puis en 2018, j’ai eu un poste au c.a. de la fédération régionale où je représentais les “autres productions végétales” », lance-t-elle en badinant. D’ailleurs, faire reconnaître à part entière son secteur d’activité et le type de mise en marché qui lui est propre est l’un de ses chevaux de bataille.

Depuis 2021, elle occupe un poste au conseil exécutif de la fédération régionale, toujours pour les « autres productions végétales ». « Dans ma région, la Mauricie, je porte surtout les dossiers traitant d’agrotourisme et de tourisme gourmand, un domaine que je connais bien. J’ai vu l’évolution, par exemple, du MIAM Mauricie », explique-t‑elle. « C’est un identifiant régional qui faisait face à divers enjeux de notoriété et d’adhésion depuis son lancement. La fédération a obtenu le mandat des communications pour cet outil il y a deux ans, et, avec les partenaires, on voit vraiment de beaux résultats et de belles perspectives! », dit celle qui n’est sûrement pas étrangère à ce regain…

Comment qualifier son implication? « Je communique beaucoup, je me considère assez dynamique, mais en même temps, je suis celle qui ramène à la réalité. J’ai vu des initiatives naître et mourir. J’essaie d’être un peu la mémoire dans les domaines qui me sont propres. J’apporte à la fois du réalisme et de l’innovation. J’ai aussi le privilège d’avoir la réalité terrain », explique-t‑elle. La santé psychologique des agriculteurs est un des dossiers qui lui tient à cœur. S’engager la nourrit et fait d’elle une meilleure entrepreneure.

Pourquoi s’implique-t-elle autant? « Avoir beaucoup de dossiers me tient occupée, ça me fait sentir utile en dehors de mon travail à la ferme. Oui, c’est prenant, je le réalise encore plus depuis que j’ai ma fille, mais ça me plaît », analyse-t‑elle.

L’engagement, comme les convictions, semble héréditaire chez les Lefebvre-St-Arnaud. « Mon père a toujours été impliqué, mon frère aussi. Ça nous permet d’avoir une vue d’ensemble du milieu, ce qu’on n’a pas quand on reste seul dans nos rangs. Moi, c’est comme ça que je vends l’implication. C’est quand tu vois ce qu’il y a ailleurs que tu réalises le potentiel de collaboration entre les entreprises, et ça, c’est riche! », dit-elle avec une passion contagieuse.

Cet été, les Jardins Campanipol fourniront 535 paniers bio en plus de la vente à la ferme et des commerces de détail. L’entreprise, l’une des pionnières de l’aventure biologique, existe depuis maintenant 1992, grâce à la ténacité des fondateurs, Danielle Lefebvre et Robert St-Arnaud. « Mes parents sont les premiers de la lignée familiale à s’être lancé dans l’agriculture, par conviction et par désir de faire du bio ici », conclut la jeune femme qui, visiblement, n’est pas tombée loin de l’arbre généalogique…

Les visages de la relève syndicale

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