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Marilyne Rousseau : le parcours d’une femme de cœur

Les visages de la relève syndicale

Marilyne Rousseau

Implication
Première présidente, Coopérative Le Relait, Saguenay-Lac-Saint-Jean (2021 – en cours)
Administratrice, Conseil d’Administration du Syndicat des producteurs de bovins du Saguenay-Lac-Saint-Jean (2021 – en cours)
Administratrice, Syndicat des producteurs de lait du Saguenay-Lac-Saint-Jean (2021 – en cours)
Administratrice, Groupe Multiconseil Agricole du Saguenay – Lac-Saint-Jean – (2012 – 2021)
Administratrice, Syndicat local de l’UPA du Fjord-du-Saguenay (2012 – 2021)
Administratrice, Conseil d’établissement, École St-Joseph d’Alma (2014 – 2015)
Présidente, Conseil d’établissement, École St-Joseph d’Alma (2016 – 2019)
Comité consultatif d’urbanisme, Ville d’Alma 2012-2021

Hyper impliquée dans son milieu, l’agricultrice et mère de trois enfants a connu des moments sombres quand elle s’est retrouvée sans main-d’œuvre dans sa ferme laitière. Elle lance un message clair : on ne peut jamais en faire trop, mais pour le faire bien, ça prend un peu de temps pour soi.

Marilyne Rousseau avait 15 ou 16 ans lorsqu’elle a mis les pieds pour la première fois à une assemblée syndicale. Flanquée de son père, à l’époque producteur laitier, la jeune Rousseau était fière mais intimidée. « Papa m’a toujours dit qu’être agriculteur, c’était plus qu’être au champ. Qu’il fallait voir plus grand que les tâches quotidiennes et ne pas avoir peur de dénoncer les inégalités, de défendre ce que l’on croit être juste. Mais à cet âge-là, tu regardes ton père se diriger vers le micro et tu veux mourir! », lance la copropriétaire de la Ferme Jeannoise du Lac, à Alma.

Marilyne s’est toujours cru trop timide pour faire comme le paternel. Dans l’ombre depuis une bonne quinzaine d’années, elle accomplit un travail colossal autant dans le réseau scolaire de ses enfants que dans le milieu agricole. Une route qui l’a menée jusqu’à la présidence de la Coopérative Le Relait, un concept qui a vu le jour en pleine pandémie, et qui est voué à fournir de la main-d’œuvre de suppléance aux fermes laitières du Saguenay – Lac-Saint-Jean. Sa présence à la tête de l’organisation, dont elle a aussi mené le comité de pilotage, n’est pas étrangère aux aléas de sa vie personnelle. Un matin, Marilyne s’est réveillée… incapable de sortir du lit. « J’ai été prise d’une crise d’anxiété sévère sauf que pour moi, Le Relait n’existait pas. »

Un répit nécessaire pour ne pas craquer

En 2007, avec son conjoint, Marilyne a acheté la ferme laitière des beaux-parents. Le couple a eu trois enfants, maintenant âgés de 16, 14 et 12 ans, et comme si trois ados et une ferme de quelque 110 têtes, ce n’était pas assez, la maman impliquée dans le monde scolaire a aussi trouvé le temps de devenir administratrice aux Producteurs de lait du Saguenay – Lac Saint-Jean, au Groupe Multiconseil Agricole, puis au Syndicat local de l’UPA du Lac Saint-Jean-Est, pour finir sur le Conseil d’administration des Producteurs de bovins du Saguenay – Lac Saint-Jean. Et quand l’UPA locale et l’actuel coordonnateur du Relait l’ont approchée pour mettre sur pied un modèle inspiré de la Halte, située dans le Centre-du-Québec, ils faisaient appel à une femme aux qualités d’écoute exceptionnelles, et aux compétences assumées. Une femme de cœur. Elle a relevé ses manches et a dit oui. « Je me suis alors fait la voix silencieuse de bien des producteurs qui ressentaient un sérieux besoin de répit ».

La jeune femme, reconnue dans son milieu pour ses grandes qualités humaines autant que pour son efficacité, ne cache pas qu’elle-même en faisait beaucoup. Ni qu’elle a craqué. « Après le départ de notre unique employée, en 16 semaines, Richard et moi avions signé 11 T-4. » Si bien que le couple a passé six mois sans répit. À l’arrivée d’un travailleur étranger venu passer l’été, le mal était fait : l’agricultrice n’arrivait plus à décrocher. Le diagnostic est tombé en même temps que les premières neiges : corps et âme épuisés. L’anxiété sévère venait de s’installer. Trop de travail? « Ce n’est pas le travail qui tue, c’est le manque de soutien », rétorque Marilyne.

Trois ans plus tard, le ciel est bleu à nouveau, mais celle qui fête ses 40 ans cet hiver demeure prudente. Elle reçoit l’aide de sa travailleuse de rang. L’été dernier, elle a pris des vacances en famille, une semaine en camping qui lui a fait autant de bien que si elle avait fait le tour du monde!

Après avoir rétabli l’équilibre dans sa tête, elle se sent prête à assumer son leadership. « Les premières fois que j’ai parlé en public, les genoux me claquaient ensemble », avoue aujourd’hui Gérald Rousseau, qui a pourtant trouvé des moyens d’être efficace au micro, et qui a fait sa marque dans les rangs syndicaux. La fille de son père est rendue-là. Elle a beaucoup à dire. Elle a atteint la maturité nécessaire pour prendre sa place de leader. Elle a de grandes qualités humaines, et a démontré sa capacité à bâtir et à influencer. L’entendra-t-on un peu plus dans les prochaines assemblées régionales? Les micros sont ouverts.

Les visages de la relève syndicale

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