La première coupe de foin semble terminée pour une grande majorité d’entre vous. Savez-vous que cette activité en est une qui fait augmenter votre niveau de stress de façon marquée? Qui n’a jamais dit cette parole un jour : « Est-ce que je vais avoir le temps de faucher, presser et entreposer avant la pluie? »
Aujourd’hui, la pratique de l’agriculture crée d’énormes pressions chez les individus qui la pratiquent. Le stress chez les agriculteurs est un phénomène de plus en plus documenté où les recherches sont inquiétantes.
La population urbaine croit souvent que vivre sur une ferme, d’avoir un beau gros tracteur, de travailler à l’extérieur avec la nature, de récolter les fruits de votre labeur… n’est que signe de bonheur pour vous. Mais à quel prix? Les gens ne pensent pas aux nombreux facteurs de stress qui entourent votre profession. Que l’on pense aux politiques gouvernementales (contraintes environnementales, mondialisation…), aux finances de la ferme, à l’isolement physique et social, aux conditions climatiques, à la nombreuse paperasse à remplir, à l’effritement de la solidarité agricole et à la grande compétition, au peu de temps pour la famille et pour les vacances… Ces facteurs sont présents constamment dans votre quotidien. La situation est devenue telle que le taux de suicide chez les producteurs agricoles du Québec est deux fois plus élevé que dans la population en général. La situation est préoccupante.
Personne n’est à l’abri.
Il faut que les hommes et les femmes qui pratiquent l’agriculture prennent davantage soin d’eux. Savoir gérer son stress est la clé pour survivre à ce rythme fou. Comme producteurs, évitez de surestimer vos forces. Demeurez prudents et sensibles aux signes que vous envoie votre corps.
Comment dire STOP au stress?
Premièrement, il est important de savoir qu’il est IMPOSSIBLE d’éliminer le stress de nos vies. Par contre, il est POSSIBLE d’apprendre à vivre avec.
Deuxièmement, il y a deux principes à retenir : 1- Il n’y a pas de solution facile. 2- Il n’y a pas de solution universelle (ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas fonctionner pour quelqu’un d’autre).
- Reposez-vous. La première coupe est finie, accordez-vous un peu de temps pour une petite sieste en après-midi ou une nuit de sommeil plus longue. Petit truc, couchez-vous plus tôt que d’habitude.
- Faites un peu d’exercice. Pourquoi ne pas prendre quelques minutes pour aller faire du vélo avec les enfants en vous rappelant que ce n’est pas du temps perdu, mais une respiration que vous vous accordez?
- Apprendre à penser autrement. Si vous ne pouvez pas changer votre environnement, vous pouvez modifier la perception que vous en avez. Relativiser, vivre l’instant présent, prendre ses distances, apprendre à se faire plaisir. Voyez le verre à moitié plein au lieu de le voir à moitié vide.
- Attention à l'alcool, le tabac, le café qui sont de faux amis en matière d’antistress.
- Pensez à vous consacrer des moments rien que pour vous, ne vous négligez pas. Vous avez le droit, et même le devoir, de vous faire plaisir! Et non, ce n’est pas un drame si votre occupation favorite consiste à regarder la télé plutôt que de lire du Victor Hugo. L’important, c’est de vous détendre et de vous amuser. Vous aussi, vous avez bien droit à une petite récompense!
Si la plupart des conseils ci-dessus découlent effectivement du simple bon sens, leur application est quelque chose que dans les faits, peu de personnes respectent. Le stress ne se gère pas du jour au lendemain, c’est à chacun de nous de trouver sa propre façon de gérer son stress.
