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Il faudra veiller au grain en 2023

Publié le 9 décembre 2022 - Écrit par Martin Caron, président général

Catégorie :

  • Textes d’opinion

Le premier ministre François Legault a prononcé son discours d’ouverture le 30 novembre dernier à l’Assemblée nationale du Québec. Il a abordé plusieurs sujets, en l’occurrence l’immigration, l’énergie, l’environnement, la santé et l’efficacité de l’État.

Il a aussi abordé l’agriculture en déclarant que « depuis quatre ans, les investissements dans le bioalimentaire ont augmenté de 65 % (…), puis on va continuer. On va continuer à supporter nos agriculteurs, parce que l’agriculture, c’est important dans beaucoup de régions au Québec. On a besoin d’avoir une agriculture qui est durable. On a besoin d’aider la relève agricole. On a besoin d’innover ».

Deux choses à ce propos. Tout d’abord, il s’agit plutôt du secteur agroalimentaire (agriculture et transformation alimentaire) et non bioalimentaire (auquel il faudrait ajouter les pêches commerciales, l’aquaculture, le commerce de gros, le commerce de détail et le réseau de l’hôtellerie, de la restauration et du marché institutionnel).

Ensuite, la valeur annuelle moyenne des investissements, dans le secteur agroalimentaire, a effectivement augmenté d’environ 65 % entre les périodes 2016-2018 (1,5 G$) et 2019-2021 (2,4 G$). En regardant de plus près, on constate toutefois que cette augmentation est de 38 % en agriculture et de 102 % en transformation alimentaire. C’est en combinant les deux données qu’on arrive à 65 %.

L’augmentation des investissements est une bonne nouvelle en soi. Mais les gouvernements doivent tout de même être plus sensibles à la réalité de nos entreprises, qui ont dû composer avec une hausse de leurs coûts de production qui va bien au-delà de l’inflation, sept hausses consécutives des taux d’intérêt ainsi qu’une dette agricole qui progresse beaucoup plus rapidement que les revenus.

M. Legault a aussi abordé l’aménagement du territoire. « On a commencé, entre autres, à travailler sur une Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire (PNAAT). C’est important qu’on le fasse de façon différente d’une région à l’autre, mais ça va être important, ça a des effets sur le transport, sur la protection des espaces verts, sur les terres agricoles, sur l’architecture, sur les paysages. Donc, on va continuer de travailler ça avec les municipalités ».

Sa référence à des façons de faire diverses n’est guère rassurante, car les priorités de plusieurs municipalités ne coïncident pas nécessairement avec la pérennité agricole et alimentaire du Québec. À témoin, une récente résolution de la MRC d’Arthabaska soutient que la PNAAT « restreint les possibilités de développement hors des périmètres urbains » et demande des allègements.

J’espère que le premier ministre gardera en tête que les orientations de la PNAAT sont issues d’une consultation d’envergure auprès des instances gouvernementales, des experts en aménagement du territoire, de la société civile et du grand public. Les décisions de son gouvernement doivent donc être conséquentes avec cette priorité nationale. Le principe de « zéro perte nette », soit le maintien des superficies agricoles et des superficies forestières productives de même qualité, tant pour les projets futurs que pour ceux en cours, irait dans le sens de cette nouvelle priorité nationale.

M. Legault a aussi parlé du secteur forestier dans son discours. « La forêt, c’est un secteur économique qui est important, au Québec. On doit fabriquer plus de produits avec du bois. C’est bon pour notre économie puis c’est bon aussi pour réduire les GES ». Cette référence à la forêt est tout à fait juste, au regard notamment du principe de résidualité (priorisation des usines forestières par la forêt privée avant la forêt publique) et des 200 000 hectares de forêt publique réclamés à juste titre par les acéricultrices et acériculteurs du Québec pour répondre à la demande croissante d’un marché mondial en pleine expansion.

Il faudra donc veiller au grain en 2023. Mais d’ici là, cet éditorial hebdomadaire prendra une pause de quelques semaines. Paul Doyon, Stéphanie Levasseur et moi vous souhaitons une belle période des fêtes. Nous sommes très fiers de représenter des gens engagés et passionnés comme vous, qui contribuent au quotidien au développement de notre société! 

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