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Sirop : distinguer le vrai du faux

Publié le 15 avril 2015 - Écrit par l'UPA

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  • Textes d’opinion

La saison des sucres est toujours attendue avec impatience au Québec, car elle annonce notamment le retour du printemps. La production de sirop d’érable a beaucoup changé au fil des ans. Les équipements sont plus perfectionnés et les investissements dans les érablières sont très importants. On parle maintenant de « l’industrie » de l’érable au Québec. Une industrie qui génère environ 10 000 emplois à temps plein, qui contribue à hauteur de plus de 600 M$ au produit intérieur brut québécois et qui procure des revenus de l’ordre de 104,5 M$ aux divers paliers de gouvernement.

Entre 2000 et 2015, les 7 300 entreprises acéricoles ont investi plus de 25 M$ en recherche Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, en développement et en promotion Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. Conjointement avec les 60 acheteurs autorisés, 8 M$ ont été investis dans la qualité et le classement du produit. La gestion des stocks, par la création de la Réserve stratégique mondiale de sirop d’érable, a permis de stabiliser les prix à la ferme et aux consommateurs tout en garantissant l’approvisionnement du marché durant les années moins propices à la production. Ces efforts collectifs ont stimulé les ventes et les exportations et ont permis d’offrir un produit de grande qualité. Ces 10 dernières années, le nombre d’entailles est passé de 33 à 43 millions (+30 %) et les exportations canadiennes de 55 à 84 millions de livres (+45 %).

Le Nouveau-Brunswick et le nord-est des États-Unis s’intéressent maintenant à la production de sirop. Ces nouveaux joueurs profitent du travail accompli par l’industrie acéricole québécoise au cours de la dernière décennie. Malgré cela, nos exportations continuent d’augmenter (de 71,7 millions de livres en 2010 à 84,4 en 2014), même si notre part du marché mondial a diminué. C’était prévisible, car le Québec était pratiquement seul dans ce marché. La croissance du marché mondial et la participation de nouveaux joueurs demeurent une bonne chose. L’industrie québécoise devra y faire face en se distinguant notamment par la qualité de ses produits.

Malheureusement, ce ne sont pas nos succès qui ont fait les manchettes la semaine dernière. Elles ont plutôt porté sur des producteurs qui contournent les règles pour profiter des avantages du système sans y contribuer. Dépeints comme les victimes d’un système déconnecté du marché, ces producteurs causent un tort énorme à tous leurs collègues acériculteurs. La Fédération des producteurs acéricoles du Québec était donc tenue d’agir, par respect pour les 7 300 entreprises et 60 acheteurs qui, de leur côté, respectent les règles et contribuent à la promotion, à la recherche et aux frais d’entreposage.

Les saisies avant jugement chez une poignée d’individus sont tout à fait légales et légitimes, comme le précisait la cour lors d’interventions similaires en 2013 et 2014. Avant d’utiliser ce recours ultime, la Fédération effectue les vérifications appropriées et n’agit que si les producteurs fautifs ne peuvent démontrer que la vente de leur sirop a été faite dans le respect des règles. Le sirop saisi n’est pas détruit. Il sera payé aux producteurs selon les modalités prévues, s’ils y consentent.

Plusieurs informations erronées ont aussi circulé sur le fonctionnement de la mise en marché du sirop. Un acériculteur est toujours libre de livrer son sirop à l’un des 60 acheteurs autorisés ou aux entrepôts de la Fédération. Cette façon de faire permet notamment de le classer convenablement. C’est même l’un des avantages concurrentiels de la production d’ici par rapport à celle des États-Unis ou du Nouveau-Brunswick.

La vente directe est aussi permise dans la mesure où le sirop est acheté par le consommateur pour son usage personnel ou celui de sa famille, et non pour la revente. Chaque année, des ventes de 37,5 M$ sont réalisées dans les cabanes à sucre, les marchés publics, les kiosques en bordure de route et lors d’événements spéciaux ou de foires agricoles. L’obtention d’un contingent est strictement requise lorsqu’il s’agit de transactions destinées à la revente (ventes en épicerie, aux transformateurs, à l’exportation, etc.) ou pour de la vente en vrac (85 % du sirop).

En conclusion,les efforts des acériculteurs québécois pour organiser leur mise en marché  (195 Ko) ont non seulement permis à des milliers de famille d’en vivre pleinement, mais ils ont aussi renforcé la popularité grandissante d’un produit qui fait la fierté des producteurs, mais aussi celle de tous les Québécois. Maintenant, espérons que ça coule!


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