Extrait du NOUVELLES FRAÎCHES, 19-01-30
Récemment, j’ai eu la chance de participer à l’un des deux ateliers Agriclimat : Des fermes adaptées pour le futur, organisés par la Fédération. Il s’agit d’une démarche initiée par les producteurs et productrices agricoles du Québec, dans le but de mieux comprendre l’impact des changements climatiques en agriculture et d’identifier les meilleurs moyens de s’y préparer. Ainsi, une prévision de la température et des précipitations que nous subirons, à l’horizon 2050, a été présentée afin de mieux comprendre le phénomène et anticiper les conséquences dans le milieu agricole. Quels seront les impacts sur nos fermes si les températures et précipitations de l’Abitibi-Témiscamingue ressemblent à celles que l’on retrouve actuellement dans Lanaudière ou en Montérégie, avec davantage d’événements extrêmes?
Si certains y voient des opportunités, d’autres anticipent des défis à relever pour les différents types de production. Par exemple, notons un allongement de la période de pâturage, la possibilité de modifier la régie des troupeaux de bovins (vêlages, alimentation, etc.), une augmentation de la pression des maladies et insectes ravageurs dans les productions végétales, un allongement de la saison de croissance, l’impact sur le choix des espèces et des variétés en productions végétales, l’adaptation de la ventilation dans les bâtiments d’élevage, des risques d’érosion des sols lors des épisodes de pluie intense, un déficit hydrique estival plus important ou l’accentuation des défis liés à la gestion de l’eau au champ.
Comme agriculteurs et agricultrices, il est pertinent d’intégrer dès maintenant les perspectives des changements climatiques dans nos investissements et nos grandes décisions d’affaires.
Les participants et participantes aux ateliers ont souligné que les conseillers qui accompagnent nos entreprises devront également adapter leurs recommandations selon les changements climatiques en cours et à venir. Ils ont aussi mentionné la nécessité que l’État accompagne les entreprises dans l’adaptation aux changements par de bons programmes d’assurance récolte et de soutien des revenus. De plus, l’importance d’un réseautage entre agriculteurs, pour partager nos façons de faire, et d’aller voir les gens qui vivent actuellement avec notre climat du futur sont à notre portée pour profiter autant des opportunités que pour relever les défis. Bref, le projet Agriclimat est une belle occasion pour s’informer afin d’adapter nos entreprises et nous avons la capacité de le faire de façon résiliente.
Pascal Rheault, président