Étude sur l’efficacité de la formation de sentinelle

Au Québec, l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) a développé la formation «Agir en sentinelle pour la prévention du suicide» afin d'outiller des «sentinelles» et de leur donner les moyens de reconnaître rapidement des signes de détresse et des comportements suicidaires, pour ensuite référer les personnes qui présentent ces signes à des services d’aide appropriés. Ces ressources sont précieuses pour la communauté.

En 2016, l’UPA a collaboré avec l’AQPS à l’élaboration d’une déclinaison agricole de cette formation afin de prévenir plus spécifiquement le suicide chez les agricultrices et agriculteurs. Tous les détails sur notre page Web dédiée à la formation sentinelle Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. 

Est-ce que le programme de sentinelle est réellement efficace comme stratégie de prévention du suicide? Quels sont les impacts et les facteurs impliqués sur les comportements d’aide des sentinelles?

C'est ce sur quoi se penche une recherche Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre menée par un doctorant en psychologie de l’UQAM qui s'est intéressé à l’efficacité de la formation sentinelle en prévention du suicide auprès de 159 inscrits à la formation.

L’étude visait à évaluer les effets de cette formation sur plusieurs dimensions, dont les connaissances liées à la prévention du suicide, la compréhension du rôle de sentinelle et l’intention d’aider. Les résultats ont montré une amélioration significative dans tous ces domaines après la formation.

• L’étude a également identifié quatre éléments clés influençant les comportements d’aide des sentinelles :
• La pertinence de la formation par rapport aux tâches attendues
• Les expériences personnelles des sentinelles
• Le soutien disponible dans leur environnement
• La qualité des interactions avec les personnes à risque

Ces facteurs montrent que l’efficacité de la formation ne dépend pas uniquement du contenu pédagogique, mais aussi du contexte dans lequel elle est mise en œuvre.

L’étude propose plusieurs pistes de réflexion pour favoriser les comportements d’aide:

Développer des critères de sélection  

D’abord, il apparaît que la majorité des comportements d’aide proviennent d’un petit groupe de sentinelles, souvent motivées par des expériences personnelles ou des traits de personnalité spécifiques. Il serait donc pertinent que les milieux formateurs et les organisations accueillant des sentinelles développent des critères de sélection basés sur ces caractéristiques.  

Cibler les milieux à risque et les participants

Ensuite, les opportunités d’interaction avec des personnes à risque sont cruciales. Les milieux plus exposés offrent davantage de chances pour les sentinelles d’intervenir. Il est donc recommandé de collaborer avec la santé publique pour cibler les milieux à risque et y implanter des réseaux sentinelles. De plus, au sein d’un même environnement, certaines personnes sont mieux positionnées pour assumer ce rôle en raison de leurs fonctions professionnelles.  

Valorisation et adaptation  

Valoriser le rôle de sentinelle pour renforcer son acceptabilité sociale. Adapter les formations aux réalités culturelles et sociales du milieu, en tenant compte des différences de valeurs et de normes liées à la prévention du suicide.