Comme chaque année en fin de saison estivale, quelque 200 représentants de l’UPA et de ses organisations affiliées ont participé à la Journée de la rentrée, le 21 août dernier.
Avec comme thème « L’élan collectif : s’informer, échanger et avancer ensemble », l’activité a permis de rappeler plusieurs gains et réalisations, comme l’entrée en vigueur de sept nouveaux allègements réglementaires (prélèvements d’eau, gestion des pesticides et bilan phosphore), la création d’un programme exclusif d’assurance agricole et de gestion de risques (en partenariat avec BFL Canada) ainsi que les 38 M$ sur trois ans annoncés pour le projet Agrisolutions climat (phase 2).
Les tensions commerciales avec les États-Unis, les tarifs chinois sur le porc et le canola, le conflit sur le bois d’œuvre ainsi que les références de Donald Trump au marché laitier canadien ont beaucoup fait jaser. L’adoption unanime du projet de loi bloquiste C-202, qui protège la gestion de l’offre dans les futures ententes commerciales, est un gain majeur à cet égard.
Au chapitre du soutien, les sommes annoncées (100 M$ pour le Plan d’agriculture durable; 187 M$ pour l’adaptation aux changements climatiques; 1 G$ pour la Politique bioalimentaire 2025‑2035) sont en deçà des attentes. D’une part, elles sont étalées sur cinq ans, ce qui relativise leur ampleur (d’autant plus qu’il ne s’agit pas toujours d’argent neuf). D’autre part, elles sont insuffisantes compte tenu des besoins (régions périphériques, fermes de proximité, secteur biologique, etc.).
En ce qui concerne la tarification du carbone, moins de 4 % des fermes ont bénéficié d’un soutien du Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC) entre 2013 et 2024 (216 M$), même si la contribution du secteur s’est chiffrée à 482 M$ (propane et autres carburants). Nos entreprises doivent être compensées pour ce manque à gagner.
D’ailleurs, les programmes offerts défavorisent les productions qui contribuent massivement au FECC, mais qui ont peu de marge de manœuvre pour réduire leurs GES (comme le secteur des grains : 26 % de la contribution totale du milieu agricole, mais seulement 1,5 % des aides).
Signalons aussi l’adoption du projet de loi 86 sur la pérennité du territoire agricole et sa vitalité, qui ne prévoit malheureusement rien pour freiner la prolifération des utilisations non agricoles, ainsi que le dépôt du projet de loi 97 (nouveau régime forestier), très attendu par les milieux acéricole et forestier.
Au cours des prochains mois, nous devrons maintenir la pression au regard des budgets agricoles (actuellement moins de 1 % du budget de l’État alors que la moyenne dans le monde est de 2 %). Du côté fédéral, il est impératif de mettre en œuvre un plan d’action structuré pour soutenir la croissance du secteur.
Nous devrons aussi analyser attentivement les éléments qui nuisent à la profitabilité des entreprises, comme la hausse des coûts de production, l’endettement, le fardeau réglementaire et la fiscalité municipale. Je suis certain que nous pourrons avancer ensemble à tous ces égards. Paul Doyon, Stéphanie Levasseur et moi vous souhaitons une excellente rentrée syndicale!